
La réhabilitation de la piste de l’aéroport international de N’djili, à Kinshasa, demeure inachevée, plus de dix (10) ans après que la République Démocratique du Congo a contracté un prêt de soixante (60) millions de dollars américains pour ce projet.
L’information a été rendue publique mercredi 28 mai par le directeur général de la Régie des Voies Aériennes (RVA), lors de son audition devant la Commission Infrastructures de l’Assemblée nationale.
Selon ses explications, c’est en mai 2012 que le gouvernement Congolais avait signé un accord de prêt avec l’Exim Bank of China, dans le but de financer la réhabilitation complète de la piste d’atterrissage de l’un des plus grands aéroports du pays. Mais à ce jour, aucune réception officielle de l’ouvrage n’a été faite, alors même que les fonds ont bel et bien été déboursés.
« Il n’y a jamais eu de réception technique définitive de la piste », a déclaré le directeur général de la RVA, sans toutefois entrer dans les détails sur les causes exactes de cette situation.
Cette révélation suscite de vives inquiétudes parmi les élus, certains évoquant un gâchis financier alors que les infrastructures aéroportuaires du pays peinent à répondre aux standards internationaux.
L’absence de réception officielle signifie également que la qualité des travaux ne peut être validée ni garantie, exposant potentiellement les usagers à des risques et l’État à de nouveaux coûts en cas de reprise ou de réparation des travaux.
Des voix s’élèvent déjà au sein du Parlement pour exiger une enquête approfondie sur la gestion du projet, les responsabilités des entreprises contractantes, ainsi que sur le rôle des différents ministères impliqués.
Cet énième dossier soulève à nouveau la question de la gouvernance et du suivi des grands projets d’infrastructure en RDC, dans un contexte où les besoins en modernisation sont criants, mais les ressources souvent détournées ou mal gérées.
Diddy MASTAKI