Port en eaux profondes de Banana : « Le Chef de l’Etat tient à ce que la RDC ne soit pas à l’origine de la suspension de ce contrat » (Julien Paluku)
Les ministres congolais des Affaires foncières, des Infrastructures, Urbanisme et Habitat, de la Défense, de l’Industrie ainsi que celui des Hydrocarbures, se sont vus confier la mission cruciale de veiller à ce que la mise en œuvre du projet de construction du port en eaux profondes de Banana ne rencontre aucun inconvénient dans sa réalisation au niveau local. Ces émissaires de la République ont séjourné durant un peu plus de 72 heures aux Emirats Arabes Unis.
La mise en œuvre de ce projet se fera. En l’espace de quelques semaines, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi a prouvé sa détermination à mener à bien ce projet. En effet, après avoir procédé à la pose de la première pierre, le Chef de l’Etat a dépêché une équipe gouvernementale à Dubaï afin d’échanger avec les représentants de Dubaï Port World qui a remporté la construction de ce port que les autorités congolaises voient déjà en grand.
Ainsi donc, parmi les objectifs majeurs du déplacement de ces six membres de l’exécutif central congolais, a figuré, comme l’on devrait s’y attendre, les échanges autour des conditions suspensives, tel qu’indiqué par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku KAHONGYA.
Selon ses propos , dans chaque projet, « il y a des obligations de part et d’autre ». C’est-à-dire dans ce cas précis, il s’agit des obligations de la partie concédante, qui est le gouvernement congolais, et celles de la partie concessionnaire, qui est Dubai Port World. « Dans la mise en œuvre du projet, toutes les parties se surveillent mutuellement pour savoir qui a rempli quoi. C’est pourquoi le Chef de l’Etat tient à ce que la RDC ne soit pas à l’origine de la suspension de ce contrat dans son exécution », a expliqué Julien Paluku, après que plusieurs interrogations ont été soulevées dans l’opinion autour de ces conditions suspensives.
Dans ses explications, le numéro de l’industrie congolaise a également fait savoir que cela a motivé en partie le déplacement de chaque ministre qui faisait partie de la délégation congolaise. « C’est pourquoi chaque ministre a été retenu pour pouvoir se rassurer de la manière dont les différentes étapes de son secteur devront aboutir. Vous voyez par exemple la construction de la route qui va de Moanda à Banana, ça relève du ministère des infrastructures. Pour l’indemnisation de toutes les personnes qui occupent cette concession, parce qu’il ne faudrait pas qu’un jour quelqu’un se réveille et dise que c’est sa parcelle, le ministre des affaires foncières a été impliqué. Il y a par exemple la Force Navale qui est proche de la concession où sera construit ce grand port, le ministre de la Défense est là pour rassurer les partenaires que malgré la présence des éléments de la force navale à cet endroit, cela n’empiétera pas sur la mise en œuvre de ce projet », a-t-il dit.
Et parlant du ministère de l’Urbanisme, Julien Paluku a déclaré que comme le domaine où sera construit le port est un domaine public, et maintenant qu’il y a un Partenariat Public Privé, ce domaine devra sortir du domaine public de l’Etat vers le domaine privé de l’Etat. « Nous devons rassurer les partenaires sur la manière dont chacun doit s’impliquer », a-t-il une fois de plus insisté.
Par ailleurs, en ce qui concerne le secteur qu’il dirige, le ministre de l’Industrie Julien Paluku a déclaré que le port ne pourra pas bien fonctionner sans une zone industrielle à côté. « Lorsque des navires d’une capacité de 5 000 conteneurs commencent à débarquer, ils ne devront pas rentrer vides.Il faut qu’au niveau du gouvernement congolais, nous puissions, selon la volonté du Président de la République, densifier et multiplier une série d’industries qui transformeront les produits locaux de la RDC afin que nous puissions offrir à ces bateaux qui reviennent des marchandises » a-t-il déclaré, expliquant que si cela n’est pas fait, les marchandises qui entreront devront supporter les frais d’aller et retour et elles deviendront plus chères que les marchandises qui viennent jusque là par les bateaux ordinaires.
Enfin, Julien Paluku a souligné que la pose de la première pierre a constitué à part entière un geste d’appropriation politique du projet de construction de ce port qui devra accueillir 340.000 conteneurs. D’après lui, l’homme politique au plus haut niveau, qui n’est autre que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, suit ce dossier de très près et travaille d’arrache-pied à son aboutissement.