Pour cause d’insécurité, les chauffeurs suspendent le trafic routier sur l’axe Butembo-Bunia
La ville de Bunia, en Ituri. (images d’illustration. © Ph. Droits tiers)
Pour un moment, il sera presque impossible de relier le Nord-Kivu à l’Ituri par la route nationale n°4, en raison du mouvement de grève que les chauffeurs viennent de lancer pour dénoncer les attaques ciblées des hommes assimilés aux ADF contre leurs véhicules et les passagers qu’ils transportent.
Les chauffeurs travaillant sur l’axe Butembo-Bunia ont annoncé qu’ils suspendaient le trafic routier sur la RN4 jusqu’au rétablissement de la sécurité. Ils ont fait cette annonce dimanche 11 juillet 2021, par le biais du vice-président provincial de l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO) grand Nord-Kivu, Mbusa Musavuli Winning.
Ce représentant des chauffeurs dénonce les attaques répétées dont ils sont victimes de la part des groupes armés. « Nous avons suspendu le mouvement de circulation suite aux tueries à Mambelenga et dans d’autres régions. Les gens ont peur d’y aller car c’est comme si une fois que vous y allez, vous êtes directement candidat à la mort. Les chauffeurs ne veulent pas y aller parce que les gens sont malmenés, les véhicules et les marchandises sont brûlés,et il y a des morts« , a expliqué Mbusa Musavuli Winning.
ACCO exige que les autorités provinciales du Nord-Kivu et de l’Ituri, nommées dans le cadre de l’état de siège, rétablissent la paix avant de reprendre la circulation sur la route Butembo-Bunia-Komanda.
« Les chauffeurs ont dit qu’ils ne prendront plus cette route. Ils demandent que l’État effectue un ratissage dans ces régions de la République démocratique du Congo (RDC). De cette manière, nous reviendrons lorsque la sécurité sera complète« , a déclaré le vice-président provincial de l’ACCO dans la partie nord du Nord-Kivu.
Ces dernières semaines, les conducteurs empruntant ce tronçon ont vu leurs véhicules brûlés par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). En l’espace d’un mois, ils ont perdu au moins deux des leurs, ainsi que plusieurs passagers et une grande quantité des marchandises.
-Par Martin Leku, CongoRassure/ Butembo