RDC : Accusée de tribalisme, la CENCO rétorque qu’elle n’a rien contre les Kasaïens et la tribu Luba
Dans une communication faite ce lundi 2 août, les princes de l’Eglise catholique et les représentants de l’Eglise du Christ au Congo nient tout tribalisme et assurent qu’ils comptent dans leurs seins plusieurs croyants Kasaïens.
Après le refus catégorique des représentants religieux de l’Eglise catholique et ceux de l’Eglise du Christ au Congo de désigner le candidat Denis Kadima comme chef de la centrale électorale en prélude aux élections de 2023, les rumeurs se sont propagées accusant ces chefs religieux de rejeter ledit candidat en raison de sa tribu.
À ces accusations, la conférence épiscopale nationale congolaise réagit, et précise qu’elle n’a rien contre les kasaïens, et rien contre la tribu Luba. « Ils ne doivent pas se laisser manipuler par un groupe des personnes qui ont leurs propres intérêts plutôt que les intérêts de la population du Kasaï. Je le rassure ici, la Cenco n’a rien contre les Kasaïens, contre la tribu Luba. Cenco dénonce plutôt le tribalisme général mais n’a jamais été contre une tribu », a déclaré l’Abbé Donatien Nshole.
Réagissant aux déclarations sur la présence accrue autour du cardinal Fridolin Ambongo des personnes de la province de l’Équateur, le secrétaire général de la CENCO déclare que ces insinuations sont fausses. « Ils ont accusé le cardinal de tous les maux, son chancelier ou autrement homme de confiance, le père Georges Njila est un Kasaïen. C’est lui qui est comme son ministre de la justice, le père Lwanga, est un Kasaïen. Les gens disent que son cabinet est rempli des personnes de sa tribu, je ne connais aucune personne de l’Équateur », a déclaré, surpris, le secrétaire général de l’épiscopat, l’Abbé Donatien Nshole.
L’Eglise du Christ au Congo est également éclaboussée par les accusations de tribalisme. Le porte-parole de cette confession religieuse, le révérend Eric Nsenga, indique pour sa part qu’il est inutile de rester dans ce débat de tribalisme. « Même quand nous étions à l’Assemblée nationale, nous avons dit au président que nous sommes prêts au nom du consensus, nous pouvons retirer nos candidats, qu’ils proposent un autre candidat Luba. Pourquoi ont-ils refusé ? Les Luba n’ont-ils qu’un seul candidat ? » s’interroge le pasteur, qui rappelle qu’après les événements malheureux de juin 2020, les chefs religieux avaient changé la procédure. « Chaque confession devait présenter deux candidats. Nous avons également dit qu’il ne devait pas y avoir de candidat inamovible ».
Pour rappel, 6 confessions religieuses, en dehors de l’église catholique et de l’église protestante, avec à leur tête le pasteur Dodo Israël Kamba, un autre représentant religieux, ont déposé une déclaration de nomination de Denis Kadima à la présidence de la CENI et de Roger Bimuala à la plénière sur la table du président de l’assemblée nationale. Et ce, même si tous les leaders religieux n’ont pas trouvé de compromis.
La non-adhésion de la CENCO et de l’ECC à cette démarche leur a valu d’être qualifiés de tribalistes par une certaine catégorie des personnes.
Par Lwanzo Kasoki, Kinshasa.