RDC : « Depuis que l’état de siège a été décrété, les choses vont plutôt bien » (Félix Tshisekedi)
Dans une interview exclusive accordée à la Voix de l’Amérique, le Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, est revenu sur la mesure exceptionnelle décrétée depuis mai dernier en Ituri et au Nord-Kivu pour mettre fin aux cycles de violence qui durent depuis plusieurs années dans ces deux provinces de l’est du pays.
Le Président Tshisekedi et le journaliste de la VOA Marius Muhunga. ©Droits tiers.Félix Tshisekedi qui a émis le vœux d’en finir totalement avec la terreur et l’insécurité qui sévissent dans cette partie du territoire congolais avant la fin de son mandat, s’est félicité de l’évolution de la situation sur terrain, déclarant que « depuis que l’état de siège a été décrété, les choses vont plutôt bien ».
Le Président congolais, a en outre rappelé que l’état de siège est légal en RDC et prévu par la constitution du pays lorsque la situation l’exige. Il a indiqué que plusieurs redditions ont été enregistrées et qu’une fois qu’il aura pris son envol, le programme de démobilisation, désarmement, réintégration communautaire et stabilisation viendra soutenir et renforcer ces multiples redditions.
Par ailleurs, le Président Tshisekedi a abordé la question des assaillants qui sèment le désordre dans cette partie de la RDC, évoquant principalement « des groupes armés communautaires » constitués majoritairement des jeunes gens désœuvrés et chômeurs : « Ils ont pris le chemin de l’aventure pour défendre leurs communautés mais aujourd’hui, beaucoup sont raisonnables et demandent à sortir et il faut leur offrir des débouchés ».
Concernant les combattants du groupe rebelle ougandais de l’Allied Democratic Forces (ADF) qui, selon lui, « sont des islamistes terroristes qui n’ont pas d’idéal, d’objectif ou d’idéologie », Félix Tshisekedi a déclaré qu’aux membres de ce groupe, « il faut leur opposer la force ».
« Cela a déjà commencé et ils ont été délogés de tous leurs bastions. c’est pourquoi ils entreprennent maintenant d’opérer de manière éparse dans certains villages, vu que le Congo est trop grand et ils savent que c’est difficile de déployer à chaque mètre un soldat. Ils font cela pour pousser les forces loyalistes à dégarnir les fronts pour qu’ils reprennent leurs bastions » a expliqué le Président congolais, réaffirmant au passage, la détermination de l’armée à continuer jusqu’à l’éradication totale de ces forces.
Sur ce, Félix Tshisekedi a tenu à rappeler que l’état de siège doit être l’affaire de tous les Congolais et non pas considéré comme si c’était une affaire qui ne concernait que lui. « l’individu Félix Tshisekedi est à la tête du pays pour être soutenu par les congolais » a-t-il dit, sollicitant le soutien de la population congolaise à l’état de siège. « Je ne vois pas d’autres solutions que l’état de siège pour la crise de l’Est » a-t-il ajouté.
Toutefois, le président congolais s’est dit « attristé » de constater qu’il existe une frange de citoyens qui, selon lui, souhaite l’échec de l’état de siège : « Cela fait 20 ans que les conflits perdurent et il n’y a pas eu de solution. Et là on essaye quelque chose d’innovant et on croit que ça va être efficace parce qu’en même temps on va nettoyer et mettre de l’ordre dans l’armée pour extirper les mauvais éléments. »
Parallèlement, Félix Tshisekedi a fait l’éloge de l’armée congolaise, notant que sa majeure partie est constituée des braves militaires, « qui vont au combat sans rien demander » et qui mettent leurs vies en danger pour la sécurité et la stabilité du pays.
« C’est pour ça que j’ai décidé de me jeter à l’eau avec eux et j’invite tous les compatriotes de taire nos divergences et de débarrasser le pays de cette gangrène, ensuite nous retourneront à nos divergences politiques et autres », a-t-il ajouté, revenant une fois encore sur les voix discordantes autour de l’état de siège qu’il a décrété depuis bientôt 5 mois.
Pour Félix Tshisekedi : « Il faut se liguer et il ne faut pas qu’on voit des congolais qui demandent qu’on arrête l’état de siège. C’est un moyen qui nous permet d’accentuer la pression et on le voit. Et ça c’est à encourager ».
Par Lwanzo Kasoki
Pour suivre l’interview : https://youtu.be/iMleaool9PM