
Les friperies font bon marché dans le domaine vestimentaire des Congolais. Les sous-vêtements d'occasion, tels que les caleçons, soutiens-gorge et autres, attirent particulièrement l'attention des femmes. Les hommes aussi sont intéressés par cette réalité. Cependant, il est important de prendre des précautions particulières lors de l'utilisation de sous-vêtements d'occasion afin de ne pas contracter des maladies.
Les friperies sont généralement des vêtements et des sous-vêtements déjà utilisés par d'autres personnes. Ils sont conditionnés et renvoyés sur d'autres marchés, notamment en Afrique. Mais ce sont les dessous féminins qui suscitent le plus d'intérêt. Les soutiens-gorge et les slips sont des sous-vêtements très appréciés.
Ces articles sont considérés par certaines femmes comme étant de meilleure qualité et plus résistants que les neufs. C'est ce que confirme Louange Katava, une vendeuse de friperies au marché central de Virunga à Goma.
« Les femmes aiment les friperies parce que ce sont des produits de qualité. Ils ne s'abîment pas rapidement, sont souvent uniques en leur genre et très jolis », souligne-t-elle.
« Moi, j'adore les friperies, surtout les soutiens-gorge et les slips. Je m'y sens bien et c'est très joli », déclare une jeune fille rencontrée dans une rue de Goma.
Tandis que certaines femmes adorent les sous-vêtements d'occasion, d'autres préfèrent les sous-vêtements neufs en raison des doutes sur l'hygiène et les dangers qu'ils peuvent présenter.
Certains spécialistes de la santé publique mettent en garde contre la dangerosité des vêtements usagés, en particulier des sous-vêtements. Malgré cela, de plus en plus de jeunes filles adoptent les friperies dans leur garde-robe.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer ce choix. Certains estiment qu'on y trouve une meilleure qualité et des articles uniques. D'autres y vont parce que les prix sont abordables. Tout le monde s'y met, mais peu de personnes connaissent l'origine et l'état sanitaire de ces sous-vêtements qui entrent en contact avec les parties intimes des femmes.
« J'ai adopté les friperies en raison de la qualité qu'on y trouve. Je sais que c'est risqué, car on ne connaît pas la santé de celle qui les a utilisés auparavant », déclare une habitante du quartier Les Volcans.
D'un autre côté, certaines personnes évitent les friperies et les sous-vêtements en général afin de se protéger des infections ou des maladies sexuellement transmissibles. Sharupha, une jeune femme dans la vingtaine, souligne : « Je n'aime pas les friperies et les sous-vêtements en général, car je ne veux pas prendre le risque d'attraper des infections ou des maladies ».
Les avis des médecins
Lors d'une interview avec Congorassure.cd, le Dr Salomon Kamango, médecin généraliste à Goma, souligne que tous ces vêtements d'occasion, en particulier les sous-vêtements, sont de véritables réservoirs de microbes. Bien qu'il soit supposé que les services d'hygiène frontaliers effectuent un contrôle phytosanitaire des friperies lors de leur importation, il serait important de restreindre leur circulation sur le territoire congolais.
Il encourage également les consommateurs à adopter une hygiène adéquate afin de se protéger contre d'éventuelles maladies pouvant être transmises par le port de ces vêtements.
Plusieurs articles traitant de cette question soulignent que les vieux sous-vêtements que vous gardez depuis des années, car ils sont confortables, sont en réalité des nids à microbes, même s'ils sont lavés.
Selon une étude du Good Housekeeping Institute en partenariat avec la société de nettoyage britannique Dr Beckmann, les sous-vêtements, même sortis de la machine à laver, peuvent contenir près de 10 000 bactéries vivantes.
Des solutions préventives pour une bonne hygiène
Selon Philip Tierno, professeur de microbiologie à l'Université de New York, faire sécher ses sous-vêtements au soleil peut éliminer les bactéries qui ne résistent pas aux rayons UV, explique-t-il au Huffington Post UK. Enfin, le professeur conseille de changer sa lingerie idéalement tous les ans.
Diddy MASTAKI