
Un drame atroce s’est produit lundi 05 mai dans le quartier Irambo, à Bukavu, où un arbitre local, Patrick Ngalas, bien connu au sein de l’Entente Urbaine de Football de la ville, a été lynché puis brûlé vif par une foule en colère. L’homme était accusé de vol, bien que les circonstances exactes de l'incident restent floues.
Selon plusieurs témoins, la population, excédée par l’insécurité croissante dans la ville, aurait décidé de se faire justice elle-même. Le phénomène, de plus en plus fréquent à Bukavu, traduit un grave déficit de confiance envers les services de sécurité, souvent jugés absents ou inefficaces. Malheureusement, cette justice populaire se fait souvent au mépris des procédures légales et sans preuves formelles.
La tragédie soulève une fois de plus la question de l’insécurité urbaine dans la province du Sud-Kivu, ainsi que celle des violences extrajudiciaires. Les défenseurs des droits humains condamnent fermement ce type d’actes barbares, appelant les autorités à rétablir l’ordre, à renforcer la présence policière et à sensibiliser la population à l’importance du respect des droits fondamentaux.
En attendant, la ville de Bukavu qui est sous contrôle des rebelles du M23 reste en état de choc après cet acte de violence extrême qui coûte la vie à un homme dont la culpabilité n’a jamais été prouvée.
Georges Ben Muhima