
Alors que les pourparlers entre les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se poursuivent à Doha, au Qatar, dans l’objectif de désamorcer la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, une voix discordante s’élève du front : celle des Wazalendo.
Le Major James Fweka, porte-parole du Mouvement Patriotique pour la Défense de l’Intégrité du Congo (MPDHC) et commandant actif sur les lignes de front à Katogota, a exprimé un rejet catégorique de ce processus diplomatique, affirmant que les discussions ne concernent pas les combattants dits « patriotes ».
« Nous, les Wazalendo, ne sommes pas d’accord sur les discussions qui se déroulent à Doha. Nous luttons pour que l’ennemi M23 quitte notre pays. Ce que fait le président Félix Tshisekedi avec les rebelles ne nous concerne pas », a-t-il déclaré dans un message relayé ce mercredi sur les réseaux sociaux.
Une position tranchée
Dans son intervention, le Major Fweka souligne une divergence stratégique majeure entre la ligne diplomatique du gouvernement Congolais et les positions des groupes d'autodéfense. Il insiste sur le fait que toute discussion devrait être conditionnée au retrait préalable des rebelles du M23, qu’il qualifie d’ennemis, et désigne une nouvelle fois le Rwanda comme soutien de ces derniers.
« S’il [le président Tshisekedi] veut parler avec le Rwanda, qu’il le fasse. Mais pour nous, l’ennemi doit d’abord quitter la RDC, ensuite les autres choses viendront », a-t-il martelé.
Des tensions internes face à une crise régionale
Ces propos traduisent une fracture croissante entre le pouvoir central à Kinshasa et certains groupes armés dits « patriotiques », qui affirment défendre la souveraineté nationale contre l’agression du M23. Bien que considérés comme hors-la-loi par les autorités, ces groupes bénéficient d’un certain soutien populaire dans les zones les plus touchées par les violences.
Le rejet du dialogue en cours à Doha soulève des questions sur l’inclusivité du processus de paix et la capacité de Kinshasa à rassembler tous les acteurs Congolais autour d’une stratégie commune pour mettre fin à la guerre.
Doha : un dialogue sous haute tension
L’initiative de Doha, soutenue par le Qatar, s’inscrit dans une dynamique diplomatique qui vise à désamorcer les tensions entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir le M23, ce que Kigali dément régulièrement.
Pour l’heure, aucune réaction officielle du gouvernement Congolais n’a été enregistrée suite à cette déclaration des Wazalendo, mais cette sortie publique pourrait fragiliser davantage un processus de paix encore fragile et sous haute surveillance internationale.
Diddy MASTAKI