
Le calme a été violemment rompu le vendredi 09 mai 2025, à l’aube, dans le groupement de Basimukuma-Sud, en territoire de Fizi, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Selon plusieurs sources locales concordantes, des affrontements intenses ont éclaté dès 06 heures du matin à Lugezi, entre les miliciens Wazalendo et les groupes rebelles Twirwaneho et Red Tabara, tous deux accusés d’être alliés au mouvement M23.
Les habitants rapportent des échanges de tirs nourris, provoquant une panique généralisée dans la région. Des familles ont été contraintes de fuir précipitamment leurs habitations, laissant derrière elles biens et récoltes.
« Nous avons été réveillés par des tirs à répétition. C’était effrayant. Les enfants pleuraient. Nous avons fui vers la forêt », témoigne un habitant de Lugezi, contacté par téléphone.
Jusqu’en fin de matinée, la situation restait extrêmement tendue, et aucun bilan officiel n'était encore disponible quant aux pertes humaines ou matérielles. Des sources locales craignent cependant un lourd tribut civil, compte tenu de la densité de la population dans cette zone frontalière et montagneuse.
Les Wazalendo, groupes armés dits « patriotes » d’autodéfense, affirment vouloir chasser toutes les forces étrangères et rebelles opérant sur le sol congolais, y compris les Red Tabara, rebelles burundais actifs dans le Sud-Kivu, et les Twirwaneho, groupe armé issu de la communauté Banyamulenge, souvent accusé de collaboration avec le M23 soutenu par le Rwanda.
Cette nouvelle escalade de violences survient dans un contexte régional déjà explosif, marqué par l’extension du conflit armé dans l'est du pays, et la multiplication des alliances entre groupes armés aux intérêts divergents.
Alors que le gouvernement Congolais continue de plaider pour un soutien international accru, les populations locales, elles, demeurent prises en étau entre les lignes de front, livrées à elles-mêmes face à l’intensification des combats.
Diddy MASTAKI