
Par Nicole Lufungi
Depuis octobre 2020, le secteur de Ruwenzori est sérieusement secoué par des attaques de l’Adf. Ces atrocités ont occasionné un flux des déplacés vers Beni, Butembo, Kasindi et Mangina. Sur place à Beni des centaines de ménages sont accueillis dans des familles.
Majoritairement cultivateurs et commerçants, les habitants du secteur Ruwenzori ont été contraints de fuir et tout abandonner au lendemain des premières attaques. Arrivés à Beni, ils se sont retrouvés dans l’obligation de chercher des petits boulots à la hâte pour s’en sortir.
Certains homme comme Mumbere Philémon, venu de Bulongo, ont choisi de faire le taxi-moto. « J’étais taximan à Bulongo, arrivé ici en Janvier avec ma femme et mes trois enfants, j’ai opté de m’intégrer dans les associations de transport urbain, pour ainsi poursuivre avec mon métier et nourrir ma famille. Au début cela n’a pas été facile, car je ne maîtrisais pas bien le milieu. Il arrivait que les clients se lamentent après que je les ai déposés à une mauvais adresse » dit-il en souriant.
Kavira Georgette, la trentaine, veuve, et mère de quatre enfants, a choisi de revendre ses quelques biens de valeur pour réunir un capital et démarrer un commerce dans le petit marché de Beni/Madrandele. « Je vends des tomates, des épices et parfois des légumes. Comme je vis chez la tante de mon feu mari, j’aimerai aussi contribuer aux dépenses quotidiennes, ainsi que prendre soin de mes enfants en cas de maladie. À Mutwanga/Nzenga d’où je viens, j’avais un champs qu’on entretenait avec mon mari et mes fils » s’est-elle confié à Congorassure.
À côté de Philémon et Georgette, il y a nombreuses autres personnes, déplacés de guerre qui se battent jour et nuit dans diverses domaines à Beni pour survivre.
Pour Benjamin Asimoni, un jeune habitant de Beni; la population de Beni est à féliciter car, étant elle-même victime de ces atrocités, elle continue d’accueillir les déplacés. « Nous, les beniciens, en plus d’être braves et endurants, nous sommes aussi accueillants et bienveillants. Jusqu’aujourd’hui, il n’ya pas une structure appropriée qui accueille les déplacés de guerre. On se débrouille ensemble avec eux et ont se débat pour survivre. Espérant à une quietude certaine et durable dans la région. Je demande à tout le monde de garder cette noble habitude » insiste t-il.
La région de Beni, fait depuis 2014 à une guerre sans nom, cela a négativement joué sur l’économie ainsi que sur la vie sociale locale. La population est restée brave même si la situation s’est empirée lorsque le secteur Ruwenzori, jadis non affectée l’a été à son tour.