Affaire 800 tonnes d’aide humanitaire : les déplacés qualifient de “fallacieuses” les promesses des autorités du Nord-Kivu sur la distribution des vivres
Mardi 21 mars 2023 | Société
Les déplacés de la guerre entre les FARDC, armée congolaise et les combattants du M23 considèrent de fallacieuses les promesses du gouvernement provincial du Nord-Kivu autour de la gestion des fameuses 800 tonnes d’aides humanitaires leurs destinées.
Cette assistance en vivres et non-vivres a, le 07 mars denier fait l’objet d’une marche de colère des déplacés de Kanyaruchinya au gouvernorat du Nord-Kivu pour dénoncer un présumé détournement au détriment de ces déplacés qui crèvent de fin depuis leur arrivée à Goma, Nyiragongo et Lubero depuis le mois de juin dernier.
Environ quinze (15) jours après, ces déplacés, pour la plupart, dénoncent un manque d’évolution dans le traitement de ce dossier. Entre-temps, plusieurs autres cas de mort par la famine continuent à s’enregistrer dans les cents et vingt (120) sites des déplacés dénombrés à travers la province.
Dans une exclusivité avec CONGORASSURE.CD, le président de ces déplacés, M. Théo Musekura rassure que les promesses du conseiller du gouverneur militaire du Nord-Kivu restent que des simples paroles. Le Général de Brigade Dany Yangba, en réponse à leur mémorandum, leur avait promis la distribution de cette aide dans un plus bref délai et que vu l’importance des quantités leurs envoyées, tous les déplacés de tous les sites devraient être atteints.
Mais seuls les site de bushaga et Don Bosco ont reçu une petite quantité de vivres et non-vivres. Théo Musekura précise qu’en dépit de cette distribution, tous les déplacés de ces deux sites précités n’ont pas été atteints par cette assistance.
« Nous avons appris que les distributions s’effectuent dans certains sites. Jusqu’aujourd’hui, tous les déplacés grévistes se trouvant dans les groupements Kibati, Buvira et Munigi n’ont rien obtenu comme aide humanitaire », souligne-t-il.
Pour l’instant, ces déplacés réclament cette assistance suite à la souffrance qu’ils continuent d’endurer dans ces sites. Ils demandent également au gouvernement Congolais de mettre en place une vraie équipe chargée de la réception de chaque aide humanitaire leur destinée en passant par le gouverneur militaire afin de couper court à toutes les manœuvres des détournements qui s’enregistrent depuis le tout premier lot que Kinshasa leur avait envoyé.
« Nous demandons à notre gouvernement de chaque fois faire parvenir la nourriture à notre gouverneur. Lui aussi procède à la création d'une commission chargée des distributions parce que ce n’est pas la première fois que notre président nous envoi la nourriture et l’équipe du gouverneur nous la distribue sans problème. Mais ces huit cents (800) tonnes, nous ne savons pas qui les distribuent parce qu’elles ne parviennent vraiment pas à tous les déplacés », affirme Theo Musekura.
Celui-ci confirme que dans leur vie actuelle, les déplacés traversent une vie encore plus difficile. Le nombre de morts dans ces différents sites est d’environ quatre cents (400) personnes. La majorité est décédée de famine, les autres des maladies, mais aussi d'autres encore par des accidents. Cela suite au manque d’assistances humanitaires, la promiscuité dans laquelle ils vivent dans des salles de classe et l’emplacement des leurs sites le long de la route Nationale numéro deux.
Au nom de tous les déplacés, Théo Musekura exhorte le gouvernement Congolais leurs venire à l’aide en leurs procurant des bâches et bois pour qu’ils partent construire leurs cabanes dans le site de Bushagara pour qu’ils se sentent en sécurité. En plus de cela il démontre un besoin urgent en vivres et surtout le retour de la paix dans leurs milieux d’origine pour qu’ils rentrent reprendre leur vie normale.
Diddy MASTAKI, Goma
