
La ville de Goma, située dans l'Est de la République démocratique du Congo, est connue pour son histoire mouvementée et les nombreux défis auxquels elle fait face, notamment ceux liés à la santé et à l'éducation. Cependant, une nouvelle tendance à fait son apparition dans la ville, suscitant de vives réactions. Des jeunes de la ville utilisent des préservatifs non pas pour se protéger lors de rapports sexuels, mais pour cirer leurs chaussures.
Cette pratique, bien qu'étrange, est devenue courante dans les rues de Goma. Les jeunes hommes en particulier, a qui une paire de chaussures bien cirées est très importante, ont trouvé dans les préservatifs un substitut rentable et efficace pour le cirage traditionnel.
Mais pourquoi les préservatifs sont-ils utilisés pour cirer les chaussures alors qu'ils sont destinés à un usage bien différent ? La réponse est simple : les préservatifs sont fabriqués en latex, une matière qui, lorsqu'elle est frottée sur les chaussures, crée un effet de brillance similaire à celui du cirage. De plus, grâce à leur texture lisse, les préservatifs permettent un polissage uniforme, sans laisser de traces ou de taches disgracieuses.
Malgré son efficacité, cette pratique est controversée. Les préservatifs sont souvent distribués gratuitement dans les centres de santé ou les organisations de lutte contre le VIH/SIDA et leur utilisation pour autre chose que la protection sexuelle est considérée comme un gaspillage de ressources précieuses. Certains citoyens de Goma ont également exprimé leur crainte que cette pratique dissuade les jeunes de se protéger sexuellement, si les préservatifs deviennent associés à autre chose qu'à la prévention des infections sexuellement transmissibles.
Néanmoins, pour beaucoup de jeunes de Goma, cette pratique est devenue un moyen créatif et économique d'obtenir des chaussures bien cirées. Elle est aussi devenue une source de fierté, car cela montre qu'ils ont trouvé une solution astucieuse pour répondre à leurs besoins sans avoir à dépenser beaucoup d'argent.
Comme bien des choses dans la vie, cette pratique suscite des opinions partagées. Quoi qu'il en soit, elle est devenue une curiosité locale et une démonstration de la créativité et de la détermination de la jeunesse de Goma à s'adapter à leur contexte et à trouver des solutions innovantes pour surmonter les difficultés.
Daudi Amin