
La crise humanitaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo s’est encore alourdie ce lundi 20 janvier avec un tragique naufrage sur le lac Kivu. Une pirogue motorisée, transportant des déplacés fuyant les combats intenses entre les rebelles du M23 et les Forces Armées de la RDC (FARDC), a chaviré près de Kirwa, entre Minova et Goma.
Cette pirogue, surchargée de familles cherchant désespérément un refuge loin des affrontements, a rencontré des conditions difficiles sur les eaux du lac. La société civile forces vives de Minova, qui a rapporté l’incident, indique que l'embarcation transportait principalement des femmes et des enfants. Le bilan exact des pertes humaines reste à établir, tandis que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent.
Des témoins sur les rives parlent de scènes de désespoir, avec plusieurs personnes portées disparues et des survivants recueillis dans un état critique. Ce drame illustre la vulnérabilité extrême des populations civiles face à la guerre et au déplacement forcé.
Les habitants de Minova, déjà sous contrôle du M23 depuis la nuit de lundi à mardi 21 janvier 2025 fuient depuis plusieurs jours, craignant l’avancée rebelles, soutenus par le Rwanda selon des sources locales. Ceux qui n’empruntent pas les routes terrestres se tournent vers des moyens de transport précaires sur le lac Kivu, exposant leur vie à des dangers accrus.
La pression sur la ville de Goma, principale destination des déplacés, devient insoutenable. Déjà débordée par les vagues précédentes de réfugiés, la ville peine à répondre aux besoins alimentaires, médicaux et d’hébergement de ces familles démunies.
Bombardement à Sake : un drame parallèle
Pendant ce temps, à Sake, à une trentaine de kilomètres de Goma, une bombe a explosé, blessant gravement plusieurs civils, dont des femmes et des enfants. Les victimes ont été évacuées vers l’hôpital CBCA Ndosho à Goma, qui fait face à un afflux massif de blessés.
Entre les naufrages, les bombardements et les déplacements forcés, la situation humanitaire dans la partie Est de la RDC atteint un point critique. Les autorités locales et les organisations de la société civile appellent à une mobilisation urgente de la communauté internationale pour fournir une aide d’urgence, sécuriser les voies de déplacement et protéger les civils pris au piège de ce conflit.
Diddy MASTAKI