
Sous le contrôle du M23 depuis le 27 janvier dernier, la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo ont été le théâtre d’une nouvelle manifestation exigeant le départ de la MONUSCO et des forces étrangères lundi 17 février. Des milliers de manifestants, difficiles à identifier, ont investi les rues, brandissant des banderoles et des calicots hostiles à certaines autorités Congolaises et aux forces internationales présentes dans la région.
Prévu initialement comme un simple meeting populaire à Nyiragongo, le rassemblement a rapidement pris une tournure plus radicale. Dans une déclaration lue devant la foule, les manifestants ont affirmé que « les problèmes des Congolais doivent être réglés par les Congolais eux-mêmes et jamais par des étrangers ».
Cette mobilisation, la première depuis la prise de contrôle de Goma par le M23 n’a pas été réprimée, contrairement aux précédents mouvements anti-MONUSCO. Une situation qui soulève des interrogations et des soupçons de manipulation.
Alors que certains y voient une revendication légitime, d’autres dénoncent une manœuvre orchestrée par le M23 pour discréditer la MONUSCO et les forces régionales.
« Je pense que cette manifestation contre la MONUSCO dans un contexte de guerre est un moyen pour les rebelles de déstabiliser cette force, vue sa neutralité, afin d’éviter des enquêtes sur les violations des droits humains susceptibles d’être commises par eux », analyse Ndianabo Faustin (nom d’emprunt pour des raisons de sécurité).
Il ajoute : « À ma connaissance, aucun groupe de pression, ni mouvement citoyen n’a officiellement organisé cette manifestation. Il est crucial de ne pas légitimer un régime issu d’une rébellion soutenue par le Rwanda ».
Cette manifestation inattendue a surpris de nombreux habitants de Goma, qui peinent à comprendre son véritable enjeu. Dans un climat de guerre et d’incertitude, la question du rôle des forces internationales divise la population. Pendant ce temps, les tensions restent vives et l’avenir de la ville sous gouvernance rebelle demeure incertain.
Diddy MASTAKI