
Depuis la prise de contrôle de Goma par le groupe rebelle M23 en janvier 2025, la situation linguistique dans la ville a connu des bouleversements significatifs. Le Lingala, l'une des quatre langues nationales de la République Démocratique du Congo, est désormais relégué au second plan, notamment en raison de son association historique avec l'administration militaire et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Cette association a engendré une crainte parmi les locuteurs de Lingala, qui redoutent d'être assimilés aux militaires des FARDC, actuellement traqués par l'armée révolutionnaire du Congo depuis que cette dernière contrôle Goma.
Un résident originaire de Kinshasa témoigne : « Nous avons peur de parler le Lingala parce que chacun qui parle cette langue est assimilé aux militaires avec tous les risques d'être porté disparu. C'est en tout cas le moment le plus difficile que nous traversons ».
Dans ce contexte, le Kiswahili et le Kinyarwanda ont gagné en prévalence, devenant les langues dominantes dans les interactions quotidiennes et les services publics. Les habitants de Goma, notamment ceux originaires de Kinshasa et les Bangala, se retrouvent souvent contraints au silence ou à adopter ces langues pour éviter tout malentendu ou danger potentiel.
Les dirigeants actuels sont interpellés pour reconnaître que tous les locuteurs de Lingala ne sont pas des militaires et ne représentent pas une menace pour le mouvement en place. Il est essentiel de promouvoir une cohabitation pacifique des différentes communautés linguistiques afin de préserver la richesse culturelle et linguistique de la région.
La situation à Goma demeure complexe, et les tensions linguistiques reflètent les défis plus larges auxquels la ville est confrontée sous le contrôle du M23. La communauté internationale continue de suivre de près l'évolution de la situation, espérant une résolution pacifique et inclusive pour tous les habitants de la région.
Diddy MASTAKI