
L'Union des Associations Culturelles pour le Développement de l’Ituri (UNADI) dénonce la « marginalisation » de la province de l'Ituri pour les réparations des victimes de l’occupation Ougandaise. Les membres de cette structure qui regroupent les 21 communautés Ituriennes qui ont exprimé leur indignation lors de deux assemblées générales extraordinaires tenues les 19 et 27 avril 2025 à Bunia, chef-lieu de la province de l'Ituri.
Elle juge inéquitable la répartition des fonds débloqués malgré l’arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) du 09 février 2022 condamnant l’Ouganda à verser 325 millions de dollars Américains à la République Démocratique du Congo pour les préjudices causés entre 1999 et 2003.
Du coup, l'UNADI déplore l’absence d’un bureau du FRIVAO en Ituri qui, par l'application du décret n°19/20 du 13 décembre 2019, instituant l’établissement public FRIVAO était chargé de gérer l’indemnisation des victimes des exactions de l’armée Ougandaise.
La non-inclusion de l’Ituri dans les réparations des années 2023 et 2024, alors que 130 millions de dollars ont déjà été débloqués par l’Ouganda, bénéficiant exclusivement à la province de la Tshopo, des données obsolètes sur les victimes Ituriennes, compromettant une distribution juste et équitable des compensations, une implication insuffisante des autorités provinciales et nationales, compromettant l’équité du processus ont été dénoncé par cette structure.
En attendant une avancée favorable, l’UNADI, demande :
1. Au ministre de la Justice et de la Garde des Sceaux : de reconnaître officiellement l’Ituri comme bénéficiaire des réparations et garantir son inclusion dans les tranches restantes ;
2. Aux élus nationaux et provinciaux de l’Ituri : de relayer les préoccupations de la population et assurer un suivi actif auprès des instances compétentes ;
3. Au gouvernement provincial : de s’impliquer activement pour défendre les droits des victimes locales ;
4. A la direction nationale de FRIVAO : d'ouvrir un bureau en Ituri et mettre à jour les données des victimes afin de leur permettre un accès rapide aux indemnisations.
Joël Heri Budjo à Bunia