
Un drame s’est produit le vendredi 2 mai au quartier Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Trois femmes et deux enfants ont tragiquement perdu la vie, asphyxiés par le gaz méthane, communément appelé Mazuku, alors qu’ils étaient partis chercher du bois de chauffage dans les broussailles.
Selon les témoignages recueillis auprès des proches des victimes, les cinq personnes auraient pénétré dans une zone connue pour ses poches de gaz toxique, dans l’espoir de collecter du bois en raison des difficultés économiques qui frappent de nombreuses familles de Goma.
“Elles n’avaient pas d’autre choix. Le prix du charbon de bois est devenu trop élevé pour nous”, a déclaré un membre de la famille, visiblement bouleversé.
Le phénomène du Mazuku, terme swahili signifiant "vent mauvais", est bien connu dans cette région volcanique, notamment autour du lac Kivu et dans les zones proches du volcan Nyiragongo. Ce gaz inodore et mortel, composé essentiellement de dioxyde de carbone et de méthane, s’accumule dans certaines zones dépressionnaires et peut provoquer la mort par asphyxie en quelques minutes.
Plusieurs voix dans la communauté appellent à une meilleure signalisation des zones à risque et à des mesures urgentes d'accompagnement pour les familles vulnérables qui, par nécessité, s'exposent à des dangers mortels. Les corps des victimes restent coincés dans des troncs d'arbres sous une désolation émotionnelle des membres de leurs familles.
Cet incident relance le débat sur la précarité croissante à Goma, où l’accès à des sources d’énergie sûres reste un défi majeur pour une grande partie de la population suite à la détérioration de la situation socio-économique depuis la chute de Gola entre le mains de la rébellion du M23.
Diddy Mastaki