
La province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), fait face à une double crise humanitaire.
À la problématique persistante des 1,6 million de déplacés internes, s’ajoute désormais l’enregistrement de 72 000 réfugiés sud-soudanais, dont plus de 10 000 arrivés ces deux dernières semaines dans la chefferie de Kakwa, territoire d’Aru.
L’annonce a été faite mercredi par Ignace Pauni Ngoy, coordonnateur provincial de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR). Selon lui, 2 286 ménages originaires du Soudan du Sud ont été enregistrés récemment dans la chefferie de Kakwa, à plus de 350 km de Bunia, chef-lieu de la province.
« Ce chiffre n’est pas définitif. L’enregistrement des réfugiés se poursuit et le nombre évolue chaque jour », a-t-il précisé.
La cause principale de cet afflux est l’intensification des combats entre l’armée sud-soudanaise et les rebelles de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan). Pris dans les violences, des milliers de civils fuient leur pays en laissant tout derrière eux pour chercher refuge en RDC.
Tous ces réfugiés sont actuellement hébergés dans des familles d’accueil locales, elles-mêmes en situation de grande précarité. Cette cohabitation solidaire risque de devenir invivable si une aide humanitaire d’urgence n’est pas rapidement mobilisée.
« Les familles d’accueil sont déjà confrontées à d’énormes difficultés pour nourrir et loger ces réfugiés. Si aucune action rapide et coordonnée n’est entreprise, la situation humanitaire risque de devenir catastrophique », a alerté le coordonnateur provincial.
Face à cette situation, la CNR appelle à une mobilisation urgente des organisations humanitaires pour la fourniture de vivres, d’abris temporaires, de soins médicaux et de soutien psychosocial. Pour la structure, le besoin de ressources supplémentaires devient urgent pour éviter des drames humains dans cette région.
La province de l’Ituri est déjà l’une des plus affectées par les violences en RDC. Depuis décembre 2017, l’activisme de groupes armés y a provoqué le déplacement de plus de 1,6 million de personnes, réparties sur 46 sites de fortune, selon les données disponibles.
La Rédaction