
Un drame s’est produit l’après-midi du jeudi 22 mai 2025 dans le quartier Bankoko, commune de Mbunya, à Bunia, province de l'Ituri. Un immeuble en construction s’est brutalement effondré à proximité de l’hôtel Mia, ensevelissant plusieurs personnes, parmi lesquelles des ouvriers qualifiés, des aides-maçons et des élèves stagiaires de l’option technique construction.
Le bilan provisoire fait état de quelques survivants sur une trentaine de personnes présentes sur le chantier au moment de l'effondrement et des dizaines de morts. Le corps d’une femme cuisinière, chargée de la restauration sur le site, reste malheureusement coincé sous les décombres. Les opérations de déblaiement se poursuivent à l’aide d’une pelle mécanique mobilisée par l'administration militaires, qui a permis jusqu’à présent l’extraction de quelques corps.
Rumeurs et soupçons autour d’un « sacrifice »
Tandis que les secours s’activent, les témoignages recueillis sur place laissent poindre une atmosphère lourde de suspicion. Certains habitants évoquent un possible « sacrifice humain », une croyance ancrée localement dans des contextes de construction.
« D’habitude, le patron ne monte jamais sur les étages. Aujourd’hui, il est monté, et peu après son départ, le bâtiment s’est écroulé », raconte un témoin sous le choc.
Un autre renchérit : « C’est une coïncidence troublante… difficile de croire que c’est juste un hasard ».
Une voisine, en larmes, exprime son désarroi : « Tant de jeunes fauchés, et cette femme qui ne faisait que nourrir les ouvriers… C’est un choc terrible pour notre quartier ».
Des experts privilégient une cause technique
Face aux spéculations, plusieurs ingénieurs interrogés écartent l’hypothèse mystique et penchent pour un défaut de construction. « Un effondrement aussi soudain est souvent lié à un problème structurel majeur », affirme un ingénieur civil. Il évoque notamment un mauvais dosage des matériaux, en particulier du béton, comme cause probable.
Un autre expert précise : « Si les proportions entre ciment, sable, gravier et eau ne sont pas respectées, la résistance du béton est compromise ». Un troisième insiste sur l'importance du contrôle qualité et du respect des normes en matière de construction.
Une enquête attendue
Les autorités devraient ouvrir une enquête pour déterminer les causes exactes de l’effondrement et situer les responsabilités. En attendant, les survivants ont été transférés dans des structures sanitaires pour recevoir les soins nécessaires.
L’affaire suscite une vive émotion dans la population et soulève une fois de plus la question de la sécurité sur les chantiers de construction dans la région.
Joël Heri Budjo