Un manifestant tué à Beni par les forces de l’ordre : Furieuse, la LUCHA veut des poursuites à l’encontre du maire et du chef de la police
Un membre du mouvement citoyen lutte pour le changement est mort le lundi 24 Janvier à Beni après avoir été touché par balle pendant que les éléments de la Police nationale congolaise tentaient de disperser les jeunes qui manifestaient contre l’inefficacité de l’état de siège face à l’insécurité.
Beni, militants de la Lucha lors d’une manifestation devant la mairie, 2020.« Mumbere Ushindi, 22 ans, a reçu une balle dans l’abdomen. Il a été transporté d’urgence dans un établissement de santé local, mais a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard, ont déclaré des sources proches de la LUCHA section de Beni.
Réagissant à cet énième meurtre, la structure des jeunes, outrée, souhaite que justice soit rendue à cet énième militant tué en pleine manifestation publique.
« Si l’identité du meurtrier qui a abattu notre camarade MUMBERE USHINDI DORAKE n’est pas connue, les unités déployées sur le terrain sont bien identifiées, ainsi que les commandants qui ont donné l’ordre d’abattre ou de torturer toute personne qui allait répondre à l’appel aux cinq jours ville morte lancé par notre mouvement et par d’autres groupes de pression », indique Lucha dans un communiqué officiel.
En effet, après avoir exprimé leur désaccord avec la tenue des manifestations annoncées précédemment par la synergie des mouvements citoyens et des groupes de pression, les autorités ont déployé depuis dimanche soir des éléments de l’ordre pour contrer toute manifestation.
Lucha/Beni dénonce également les propos initialement tenus par le maire de la ville de Beni, le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba Kashale et le commandant de la police au niveau urbain, dans lesquels les deux autorités ont promis de mettre hors d’état de nuire toute personne qui sortirait dans la rue pour manifester. Pour le mouvement citoyen, « ces propos tenus par les deux autorités policières font du meurtre du jeune activiste, un crime prémédité ».
Compte tenu de ces éléments, Lucha condamne l’assassinat de MUMBERE USHINDI DORAKE, l’usage abusif et prémédité de la force létale et de la torture par les forces dites de sécurité contre la population de Beni. Elle exige également la suspension et la poursuite en flagrant délit et en public des commissaires principaux Narcisse Muteba et Jean-Sébastien Kahuma Lemba, respectivement maire et commandant de la police municipale de Beni.
L’organisation accuse les deux autorités d’avoir « détourné la police et l’armée de leur mission, et ordonné l’usage abusif de la force et des armes de guerre contre des manifestants non armés, un policier qui doit être identifié et jugé à la fois ». Elle dénonce les tentatives cyniques d’enlever le corps de leur camarade et de lui refuser des funérailles dignes.
Le groupe de jeunes exige enfin le remplacement de l’état de siège par des mesures de sécurité efficaces.
Après les meurtres d’Obadi Muhindo et de Freddy Kambale en 2019 et 2020, Mumbere USHINDI est le troisième membre de la LUCHA à être tué lors d’une manifestation à Beni.