
Nouveau discours sur la conservation en Afrique : deux anciens dirigeants africains rejoignent le conseil d’administration mondial de l’AWF
Issoufou Mahamadou, ancien président du Niger, et Hailemariam Desalegn, ancien premier ministre de l’Éthiopie, ont rejoint le conseil d’administration mondial de l’African Wildlife Foundation (AWF), a annoncé l’organisme dans un communiqué publié le 16 décembre 2021.
AWF, qui indique que ces deux anciens présidents africains rejoignent l’équipe pour partager leurs perspectives diverses et uniques du leadership africain, se dit confiante d’être sur la bonne voie pour faire du développement économique de l’Afrique un modèle pour le reste du monde, où la conservation est au centre du développement.
« Ces deux éminents dirigeants rejoignent le large éventail d’experts internationaux et de leaders d’opinion qui ont déjà eu à siéger au conseil d’administration d’AWF, dont d’autres anciens chefs d’État africains : S.E. Festus Mogae du Botswana, feu S.E. Mogae du Nigeria, et feu S.E. Mubarak. E. Benjamin Mkapa de Tanzanie, et le regretté Hon. E. Ketumile Masire du Botswana », indique l’organisation, qui milite pour la protection de la faune et des terres sauvages.
D’après AWF, les anciens dirigeants Issoufou Mahamadou et Hailemariam Desalegn, qui soutiennent la forte reconnaissance par AWF du rôle central que joue la conservation dans les aspirations de l’Afrique, notamment pour se remettre des impacts économiques de la COVID-19, travailleront aux côtés de leurs pairs pour s’assurer que la faune et les terres sauvages prospèrent dans une Afrique moderne.
Pour sa part, Issoufou Mahamadou s’est dit « très enthousiaste » à l’idée de rejoindre le conseil d’administration de l’AWF pour, selon ses termes, « veiller à ce que l’Afrique élabore son propre programme de conservation et de lutte contre le changement climatique qui garantira la prospérité des nations et des communautés africaines ».
L’ancien président du Niger soutient que la planification et la gestion de l’utilisation des ressources de manière intégrée permettront de répondre aux besoins des populations, aux aspirations en matière de développement et aux impératifs de conservation, ce qui nécessite une approche paysagère. « Nous constatons le pouvoir de cette approche paysagère dans notre travail de relance de la Grande Muraille verte, qui transforme les vies à travers le Sahel et restaure les écosystèmes. En travaillant aux côtés de l’African Wildlife Foundation, nous serons en mesure de franchir des étapes importantes qui façonneront l’avenir de l’Afrique », a commenté Issoufou Mahamadou.
En effet, la Grande Muraille Verte vise à reconstruire une ceinture verte de forêts à travers les États de l’aire de répartition du désert saharien, l’idée étant de retenir l’expansion du désert saharien et de créer un écosystème luxuriant, un projet qui a propulsé l’ancien président nigérien au rang de lauréat du Prix Mo Ibrahim 2020 pour le leadership africain.
Outre l’enthousiasme exprimé par cet ancien chef d’État, l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam, qui a soutenu certains parcs nationaux dans les paysages les plus reculés de son pays, transformant ainsi le secteur du tourisme et de la conservation, a tenu à exprimer sa joie de rejoindre la grande équipe d’AWF.
“Je suis ravi de devenir membre du mouvement africain de conservation dirigé par l’African Wildlife Foundation. Ayant dirigé un pays africain pendant 6 ans, je comprends les principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant que continent et j’ai constamment déclaré dans de multiples forums mondiaux que ce qui doit changer, c’est notre comportement et notre état d’esprit.
Nous vivons à une époque où l’on discute beaucoup des investissements en faveur de la croissance verte et de la manière dont ils influencent les négociations mondiales visant à mobiliser les financements privés par le biais de solutions fondées sur la nature liées à la biodiversité et à l’action climatique. Il est essentiel de comprendre les subtilités de ces politiques mondiales et le rôle clé que joue l’Afrique pour ne pas se condamner à l’échec. Grâce à AWF, je suis convaincu que nous serons en mesure d’atteindre cet objectif et bien plus encore », a déclaré l’ancien Premier ministre éthiopien.
De son côté, le directeur général d’AWF, Kaddu Sebunya, a déclaré : « En tant qu’organisation africaine, en ces temps incertains, nous reconnaissons le rôle important que joue la voix de l’Afrique pour que le développement du continent soit basé sur sa population et ses atouts naturels. À l’AWF, nous pensons que l’Afrique est actuellement à la croisée des chemins et que les décisions que les dirigeants africains prennent aujourd’hui auront un impact durable sur les populations. Nous pensons que le statut élevé de la biodiversité influencera les opportunités offertes aux Africains aujourd’hui et à l’avenir. C’est dans cette optique que nous avons sollicité le soutien des dirigeants africains pour défendre un nouveau discours sur la conservation en Afrique”.
KMC