
Assemblée nationale : Josué Mufula insiste sur le caractère inopportun de la taxe RAM
Josué Mufula, député national de la ville de Goma, insiste sur le caractère inopportun de la taxe d’enregistrement des téléphones portables (RAM) instaurée il y a quelques mois en République démocratique du Congo.
Il l’a dit devant ses collègues au perchoir de l’Assemblée nationale, mercredi 29 septembre, lors de l’audition du ministre des Nouvelles technologies Kibassa Maliba, invité à la chambre basse du parlement pour édifier la représentation nationale sur la taxe RAM.
Pour Josué Mufula, cette taxe est en fait un autre fardeau qui pèse sur l’esprit des concitoyens dont les revenus mensuels sont très faibles. Selon lui, elle est loin de répondre au slogan politique “le peuple d’abord” et fait croire qu’il y a tout un monde entre le dire et le faire.
Pour cet élu de Goma, il est anormal, par exemple, qu’une telle taxe soit imposée aux victimes du volcan Nyiragongo situées, par exemple, à Kisoko dans le quartier Katoyi de la ville de Goma, “qui sont abandonnées jusqu’à ce jour et se battent pour survivre”.
“Peut-on comprendre que dans un pays comme le nôtre où la communication est encore un luxe, on ajoute une telle contrainte ? Peut-on imaginer que l’on prenne les quelques crédits d’un étudiant qui vit loin de ses parents pour soi-disant lui faciliter l’accès gratuit à l’Internet WIFI ? Il faut le dire sans ambages, Honorable Président, cette taxe RAM n’est que l’escroquerie de l’épargne de nos pauvres gens”, a-t-il déclaré dans son discours.
Et d’ajouter, “J’aurais pu comprendre, Honorable Président, si une telle taxe avait par exemple pour motif la création de ressources extra-budgétaires pour soutenir nos forces armées et nos services de sécurité surtout en cette période où certaines régions de notre pays sont en état de siège”.
Celui-ci invite à cet effet le ministre des postes et des nouvelles technologies Kibassa Maliba à édifier davantage la représentation nationale sur l’opportunité de cette taxe en “cette période où le peuple congolais en général est socialement dans l’émoi”.
Il souhaite également que le mécanisme de traçabilité de ces “millions de dollars américains collectés chaque mois sous le dos de nos populations”, soit connu de tous afin que la vérité triomphe une fois pour toutes.
N’ayant pas réussi à convaincre les élus du peuple le mercredi 29 septembre, le ministre Augustin Kibassa Maliba est attendu à l’Assemblée nationale dans 48 heures pour apporter de nouvelles réponses aux députés nationaux.
Par David Lupemba