
Par Saddam Patanguli
Lundi 26-04-2021, 20 heures, le noir couvre déjà la totalité de la ville de Beni. Pourtant plusieurs militaires ont été visibles au bureau urbain de la ville de Beni où les élèves et écoliers, vêtus la plus part en uniformes se préparent pour leur 5ème nuit de sit-in illimité.
Les jeunes manifestants ont tout simplement pris l’option de zapper l’appel du maire intérimaire de la ville, Bakwanamaha Modeste. Le numéro un de la ville appelle sans succès depuis plus de 48 heures les parents à récupérer leurs enfants. Ces derniers se disent déterminés à assiéger la mairie jusqu’à l’arrivée du chef de l’État en ville de Beni.
Hier dans la journée, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo avaient à leur tour demandé aux parents de venir récupérer les enfants, car elles craignaient « qu’une attaque ne soit entrain d’être planifiée » contre les élèves et les écoliers. Appel que les parents et les manifestants ont décidé d’ignorer également.
Cette soirée, les militaires ont tout simplement décidé de changer de tactique. Les FARDC ont déployé plusieurs éléments à la mairie de Beni pour « sécuriser les enfants ». Un des élèves sur place informe que l’entrée et la sortie dans leur « camps » de fortune ont été suspendues momentanément. Dans un entretien téléphonique, un des représentants des jeunes manifestants, Muhindo N. confirme le fait et indique que l’armée a bel et bien dit qu’elle venait sécuriser les enfants avant de subitement se retirer.
Benoît Kambale l’un des élèves en sit-in devant la mairie, donne sa version et explique que l’armée leur a demandé de quitter les lieux. « Ils nous demandent de quitter la mairie car il y a des rebelles qui veulent nous attaquer. Mais nous n’allons pas céder. Nous quitterons les lieux à l’arrivée du chef de l’État » déclare t-il.
Les efforts pour joindre les FARDC en vue de savoir avec exactitude l’objet de leur venue à la mairie, se sont révélés vains.
Leurs présences sur place a alimenté plusieurs rumeurs dans les rues, ce qui a engendré une légère tension auprès de quelques conducteurs de moto, qui se sont mis à klaxonner frénétiquement.
Pour rappel, c’est depuis quatre jours que les élèves et écoliers de Beni passent nuit à la mairie pour réclamer le retour de la paix dans la région. La plupart des enfants présents, sont soit orphelins de père et de mère, ou alors victime directe ou indirecte de l’insécurité dans la zone.