
RDC : « La question de la nationalité doit être abordée avec Responsabilité « (Georges Kapiamba-ACAJ)
Par Lwanzo K –Congorassure
Le débat autour de la nationalité congolaise comme critère d’éligibilité à la magistrature suprême de la république, cristallise toutes les attentions sur la toile congolaise depuis plusieurs jours. L’Association pour l’accès à la justice a tenu à donner sa lecture sur le sujet. L’ACAJ estime que c’est une question sensible qui requiert d’être traitée avec tact.
Dans son communiqué de presse publié le 18 mai et dont congorassure.com possède une copie, L’ACAJ relève que sur les réseaux sociaux, le débat autour de ce sujet a atteint un niveau inquiétant. « La toile enregistre une nette poussée de fièvre aux allures d’une guerre de tranchées opposant les tenants d’une réforme de la loi électorale en ses dispositions relatives aux conditions d’éligibilité de certains citoyens à la présidence de la République, et ceux qui estiment qu’il serait de bon aloi que lesdites dispositions, essentiellement relatives à la nationalité, ne soient modifiées au risque de violer la Constitution de la République » note cette association.
Georges Kapiamba, coordonnateur de l’ACAJ, salue tout de même cette culture de débat qui, selon lui, illustre « de la pleine et entière jouissance par chaque Congolais de sa liberté de penser et de s’exprimer ce, dans le strict respect de l’autre. »
Cependant, il rappelle que s’agissant d’une question touchant au substrat qui lie un individu à son pays, la nécessité républicaine dicte que cette question soit abordée « avec responsabilité dans une approche débarrassée de toute considération politicienne susceptible de remettre en cause la fragile unité nationale maintes fois mise à l’épreuve par des frustrations réelles ou supposées. »
L’ACAJ exhorte les congolais à éviter les questions qui fragilisent l’unité nationale, déjà vacillante. Elle rappelle la Charte fondamentale de la RD Congo qui stipule que tous les congolais, « unis par le destin et par l’histoire autour de nobles idéaux de liberté, de fraternité, de solidarité, de justice, de paix et de travail…doivent affirmer leur détermination à sauvegarder et à consolider l’indépendance et l’unité nationales dans le respect des diversités et des particularités positives ».
L’ACAJ estime que la priorité du congolais est ailleurs et insiste sur le fait que le temps est mal choisi pour aborder une question dont les acquis ont déjà été administrés dans le passé. « Il inopportun d’accorder le primat à cette question dont les acquis intangibles sont administrés par les cycles électoraux successifs de 2006, 2011 et récemment 2018 » souligne le communiqué de presse. Et d’ajouter : « De ce qui précède, il appert clairement qu’une réforme ayant pour finalité de percuter lesdits acquis démocratiques risquerait d’engendrer des frustrations et des violences éventuelles dont la RD Congo n’a point besoin. »
Pour l’association qui milite pour les droits humains, le monde est plein d’exemples, dans plusieurs pays, où certains des leaders, issus de l’immigration, naturalisés ou ayant acquis la nationalité du pays hôte par l’un de leurs parents, ont servi leurs Etats avec dévouement et patriotisme.
« Nous appelons vivement la classe politique congolaise à concentrer ses efforts sur la restauration de la paix notamment dans les provinces de Ituri et Nord-Kivu, l’amélioration du bien-être collectif, ainsi qu’aux préparatifs de l’organisation du cycle électoral de 2023 appelé à être apaisé, juste, démocratique, transparent et inclusif » a également interpellé l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice.