
Depuis le 10 janvier, date de la mise en vigueur de la décision du maire policier Goma interdisant la circulation des motos taxis au-delà de 18 heures locales, certaines couches de la population de Goma lancent des cris de détresse face à la détérioration de leurs conditions de vie due à cette décision.
Jusqu'à présent, les plus touchés sont les tenanciers des bars et terrasses, les prostituées, les motocyclistes eux-mêmes, sans compter des milliers d'hommes et de femmes exploitants d’autres secteurs de la vie.
Pour les tenanciers des bars et boîtes de nuit de Goma, cette décision affecte sensiblement leurs activités. Il est devenu difficile pour eux de mobiliser des recettes depuis la mise en vigueur de ladite décision car, selon le gérant d'une boîte de nuit de la place, c'est pendant les heures vespérales qu'ils ont de la clientèle, mais depuis, tout le monde a peur de traîner dehors faute de transport. En dépit de tout ça, ils disent être poursuivis pour la taxation.
"Franchement, nous souffrons suite à cette décision. Les clients ne viennent plus vers nous par manque de transport. Nous ne gagnons plus rien. Mais les taxateurs ne cessent de courir derrière nous alors qu'on ne gagne plus rien. Nous supplions les autorités de revenir à leur décision, car c'est nous précipité vers la mort", souligne-t-il.
Le drame, ce sont les réclamations des prostituées. Nombreuses vivent de leur travail. Elles quittent nuitamment, autour de 22 heures des quartiers plus éloignés pour faire les filles de joie dans des boîtes de nuit situées au centre-ville de Goma. Du coup, il leur est difficile de se mouvoir pour rejoindre leurs postes.
"On n'a pas de travail autre que la prostitution. Le grand de notre travail est axé sur le transport. Depuis qu'il n'y a plus de motos la nuit, nous souffrons. On se force à aller de fois en pied, mais nous sommes toujours victimes d'agressions des enfants de la rue. Monsieur le maire, vous êtes un parent, voyez combien nous souffrons", plaide Diane, prostitué rencontrée à Kihisi.
Dans le contexte actuel, les motos taxis encadrent des milliers de jeunes de la ville de Goma, dont nombreux, des licenciés de leur état ont trouvé refuge dans ce secteur à cause du chômage qu'ils traversent en dépit de leur qualité.
Diddy MASTAKI, Goma