
À l’occasion de la 9e édition d’ExpobétonRDC tenue à Lubumbashi , le Vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a lancé un message fort concernant l’avenir du corridor de Lobito, projet régional d’envergure censé relier le cœur minier de l’Afrique australe au port de l’Atlantique.
« Il nous faut tout faire pour transformer ce corridor de transport de minerais en véritable corridor de développement. Nous devons nous positionner dans tout ce qui se fera, car ce corridor peut être réalisé avec ou sans la RDC. Nous avons tout intérêt à ce qu’il se fasse avec nous », a-t-il déclaré devant un parterre d’experts, d’universitaires et d’investisseurs réunis à Lubumbashi.

Un enjeu géostratégique majeur
Le corridor de Lobito, qui traverse l’Angola, la Zambie et potentiellement la RDC, vise à offrir une alternative logistique rapide et efficace pour l’évacuation des minerais, notamment le cuivre et le cobalt. Pour la RDC, ce projet est bien plus qu’un simple itinéraire de transport : c’est une opportunité de transformation structurelle de son économie.

De la logistique au développement
Le message du Vice-Premier ministre est clair : il ne s’agit plus seulement de transporter des ressources brutes, mais de bâtir un véritable levier de développement économique. Cela implique l’installation d’infrastructures connexes (zones économiques, hubs industriels, services logistiques), le développement de compétences locales et une meilleure gouvernance des flux transfrontaliers.
Une course contre la marginalisation
En soulignant que le corridor peut se faire « avec ou sans la RDC », Daniel Mukoko Samba alerte sur un risque réel : celui d’être écarté d’un projet structurant pour la région. La RDC doit donc jouer un rôle proactif, en s’engageant pleinement dans les négociations régionales, en investissant dans les infrastructures nationales de raccordement, et en attirant les partenaires techniques et financiers.

Le corridor de Lobito ne doit pas être perçu comme un simple projet d’exportation, mais comme un catalyseur de croissance, d’industrialisation et d’intégration régionale. À travers ce message fort délivré à Expobéton, le gouvernement congolais affirme sa volonté de faire du développement un enjeu partagé et souverain.
Daudi Amin