
Le ministre de l'économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a marqué un tournant stratégique pour l'avenir numérique de la République Démocratique du Congo (RDC) en annonçant la construction prochaine à Kinshasa d'une Académie Congolaise de l'Intelligence Artificielle (IA).
Cette annonce majeure a été faite lors du lancement officiel des travaux de rédaction du Plan National du Numérique 2026-2030 (PNN2) et de la toute première Stratégie Nationale de l'Intelligence Artificielle (IA).
Pour le Ministre Kibassa Maliba, cette initiative est une étape clé qui mise sur l'investissement dans la jeunesse et le capital humain Congolais. Il a souligné l'importance de développer une expertise locale pour garantir l'indépendance technologique du pays.
« C'est investir dans la seule ressource véritablement renouvelable et inépuisable de notre nation. Sans cette expertise locale, nous risquons de devenir de simples consommateurs ou, pire, des sujets passifs de technologies conçues ailleurs, sans répondre à nos défis spécifiques ni valoriser notre immense potentiel », a-t-il déclaré, faisant de la souveraineté numérique une priorité absolue.
Loin d'être un simple centre de formation, l'Académie est conçue pour être un véritable écosystème numérique en RDC. Selon Augustin Kibassa Maliba, elle sera à la fois :
- Un centre de formation de haut niveau pour des profils rares ;
- Un incubateur d'innovation technologique ;
- Un pôle de recherche appliquée, fédérant experts nationaux, jeunes talents, institutions publiques et partenaires internationaux.
L'objectif est de produire une « intelligence artificielle afro-centrée » respectueuse des réalités linguistiques, sociales, culturelles et économiques du pays. Cette institution est appelée à devenir le « creuset de l'excellence numérique congolaise ».
Souhaitant éviter que la RDC ne reste à la traîne, le Ministre prône une approche proactive et endogène : « L'idéal n'est pas de subir cette révolution, mais de la mener, pour et par les Congolais eux-mêmes, assurant ainsi notre autonomie stratégique et une prospérité partagée ».
Le Ministre a également insisté sur l'identification des cas d'usage prioritaires de l'IA pour répondre aux besoins concrets de l'économie et de l'administration.
Ces secteurs incluent notamment :
- La Santé : diagnostics médicaux et télémédecine ;
- L'Agriculture : agriculture de précision et prévision des récoltes ;
- L'Éducation : personnalisation de l'apprentissage ;
- La Sécurité : vidéosurveillance intelligente ;
- L'Administration Publique : automatisation des processus et lutte contre la fraude.
Enfin, le développement de l'Intelligence Artificielle devra être encadré par un cadre éthique et réglementaire solide, garantissant la protection des droits fondamentaux et la transparence des algorithmes.
Gloiredo Ngise