
Un vent de révolte souffle sur la ville de Butembo. Depuis le jeudi 17 juillet, les opérateurs économiques regroupés au sein des galeries marchandes et corporations commerciales interdisent l’accès aux agents taxateurs dans leurs boutiques et magasins. Une décision collective qui marque un tournant dans les tensions croissantes entre les contribuables et les services fiscaux locaux.
Ce boycott survient alors que les autorités fiscales ont récemment intensifié la pression sur les commerçants, malgré les mesures d’allégement fiscal annoncées par le gouvernement central à l’intention des provinces en proie aux conflits armés. Dans un contexte sécuritaire et économique déjà fragile, les entrepreneurs dénoncent des prélèvements jugés excessifs, parfois arbitraires, et pointent du doigt la présence d’agents véreux qui s’adonneraient à des pratiques d’extorsion.
Selon plusieurs commerçants, ces pratiques vont à l’encontre des orientations du gouvernement national, qui avait promis un soutien accru au secteur privé dans les zones affectées par l’insécurité. « Comment peut-on parler de relance économique si chaque jour on doit faire face à des taxes illégales ou à des menaces voilées ? », s’indigne un propriétaire de galerie contacté par congorassure.cd
Informée de la situation, la mairie de Butembo a été officiellement saisie par les représentants du secteur commercial, qui exigent un dialogue ouvert avec les autorités fiscales pour revoir le mécanisme de perception des taxes. En attendant une réponse officielle, les commerçants affirment maintenir leur décision et refuser toute présence des agents fiscaux dans leurs établissements.
Cette contestation témoigne du ras-le-bol grandissant du tissu économique local, qui appelle à plus de justice fiscale, de transparence et d’accompagnement réel en cette période de crise.
Diddy MASTAKI