
Au cœur du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, les enfants continuent de faire face à d'importants défis liés à l'accès à l'éducation, à la santé et à la sécurité. Ces difficultés, communes à plusieurs régions d'Afrique, sont aggravées par les violences persistantes et une mauvaise planification budgétaire au sein des familles. Selon l’UNICEF, plus d’un million de personnes, dont près de 400 000 enfants, ont été déplacées à cause des conflits armés dans l’Est de la RDC.
C’est dans ce contexte que l’organisation sans but non lucratif Jirani Msaada a marqué la Journée mondiale de l’enfant africain, ce 16 juin, par une série d’activités en faveur des enfants vulnérables et orphelins. Son Président du conseil d’administration, le Master et Chef de Travaux Muhindo Kavyavu Jackson, met l’accent sur la nécessité d’une planification et d’une budgétisation réfléchies dans les foyers.
« Cette journée est célébrée alors que de nombreux enfants du territoire de Nyiragongo vivent dans des conditions précaires à cause de la guerre. Nous avons organisé des activités de détente et de détraumatisation pour les enfants, tout en sensibilisant les parents à une gestion responsable des ressources, et les jeunes filles à l’hygiène menstruelle, un sujet encore trop négligé », a-t-il expliqué.
L’eau potable, les serviettes hygiéniques et autres produits de première nécessité restent difficiles d’accès, surtout en période de sécheresse. Jirani Msaada entend combler ce vide par l’éducation et l’engagement communautaire.
Pour Jackson Muhindo Kavyavu, le véritable changement commence au sein des familles : « Un enfant, c’est un projet de vie. Ce n’est pas le nombre qui compte, mais la capacité à répondre à leurs besoins. Beaucoup d’enfants se retrouvent dans la rue non pas par choix, mais à cause d’un manque de planification. Il est temps que les parents prennent conscience que même avec peu, on peut bien planifier pour éviter les drames sociaux ».
Il souligne également l’importance de l’éducation sexuelle des jeunes filles, estimant qu’elle peut contribuer à prévenir les maladies et à alléger la charge économique pesant sur les familles.
La Journée de l’enfant Africain, instaurée en 1991 par l’Organisation de l’unité Africaine, commémore le massacre des enfants de Soweto, tués en 1976 lors d’une marche pacifique pour revendiquer leur droit à une éducation équitable.
Cette année, la République Démocratique du Congo célèbre cette journée sous le thème national : « Planification et budgétisation pour les droits de l’enfant en RDC : l’avenir de nos enfants passe par un engagement commun ».
Gloiredo Ngise