En visite officielle en Suisse, la ministre Congolaise des Droits humains, Maître Chantal Chambu Mwavita, a rencontré mardi 17 juin à Genève le Haut Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, Monsieur Filippo Grandi. Au cœur des échanges : la déportation de civils Congolais vers le Rwanda, en pleine crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Je suis venue lui parler de la souffrance et des graves violations des droits de l’homme dont sont victimes les habitants du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sous occupation des rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda », a déclaré la ministre à la presse, à l’issue de l’audience.
Elle a exprimé sa ferme opposition au processus de transfert de civils en cours, dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux des populations déplacées.
« J’ai demandé au Haut Commissaire de suspendre immédiatement ce processus jusqu’au rétablissement effectif de l’autorité de l’État Congolais dans les zones concernées. La présence du HCR sans la RDC pendant cette opération est une violation de ses engagements envers les réfugiés », a-t-elle insisté.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité de ses prises de position antérieures. Déjà fin mai 2025, Maître Chantal Chambu Mwavita avait publiquement dénoncé ces déportations vers le Rwanda, qualifiant ces actions de contraires aux principes du droit international humanitaire. Elle avait alors appelé le HCR à « respecter pleinement ses engagements en matière de protection des réfugiés, conformément aux Conventions de Genève ».
Alors que les tensions restent vives dans l’Est du pays, cette intervention diplomatique marque un nouvel appel de Kinshasa à la communauté internationale pour qu’elle prenne ses responsabilités face aux déplacements forcés orchestrés dans les zones occupées par les groupes armés.
Diddy MASTAKI