Quelques jours après le séjour en République Démocratique du Congo du chef de l’armée Ougandaise, des voix se lèvent pour condamner les propos que le Général Muhoozi Kainerugaba continue de tenir dans le but de ternir l’image du Congo-Kinshasa. Cette fois-ci, c'est un haut officier au sein de la Police Nationale Congolaise le Professeur Job Alain Alisa, général au sein de la PNC et actuel commandant second du Centre National de Commandement, de Contrôle et Coordination des Opérations de la Police Nationale Congolaise. Dans son analyse, comme enseignant et chercheur, il pense que « Muhoozi Kainerugaba n’incarne ni la sagesse d’un chef militaire Africain, ni le respect dû à un État souverain comme la RDC ».
L’arrivée à Kinshasa du Chef d'état-major général de l’armée Ougandaise, Muhoozi Kainerugaba, fils du Président Museveni, « aurait pu être l'occasion d'une relance diplomatique ou militaire utile entre deux pays voisins confrontés à des enjeux sécuritaires communs. Pourtant, cette visite est entachée d’une série de déclarations provocatrices qui insultent la République Démocratique du Congo et méprisent ses institutions et sa souveraineté » pense le Prof Job Alain Alisa.
Une menace ouverte contre l’État Congolais
Il faut rappeler que le général Muhoozi s’est déjà illustré par des propos inqualifiables, affirmant publiquement que si les rebelles du M23 ne parvenaient pas à atteindre Kisangani, il s’en chargerait lui-même avec ses troupes. Le Prof Job Alain Alisa pense que « Cette déclaration constitue une menace explicite contre l’intégrité territoriale de la RDC et devrait être considérée comme un acte d’hostilité au regard du droit international ».
De telles déclarations ne sont pas anodines. Elles émanent d’un militaire en uniforme, occupant les plus hautes fonctions au sein d’une armée régulière d’un pays étranger, et visent un État souverain. Ce comportement ne relève ni de la diplomatie, ni d’une vision stratégique responsable, mais plutôt d’une adolescence prolongée, pour reprendre une expression adaptée à son style de communication.
Un comportement indigne d’un officier général
Plus récemment, Muhoozi s’est permis d’attaquer verbalement le Gouverneur militaire de l’Ituri, un haut officier Congolais, en proférant des menaces personnelles. « En toute logique, il aurait dû être interpellé à son arrivée à Kinshasa pour ses propos dangereux, plutôt que d’être accueilli avec les honneurs. L’occasion était historique pour affirmer la dignité nationale, mais elle a été manquée ».
Le Prof Job Alain Alisa croit que, face à Muhoozi se dresse un homme comme le Général Johnny Luboya N'kashama, un officier aguerri, respecté, et formé selon les standards d'une vraie armée Républicaine. Comparer les deux, c’est mesurer l’écart entre la discipline et l’arrogance, entre la doctrine républicaine et les provocations de bar à chanvre.
Le mépris des forces patriotiques congolaises
« L’erreur la plus grave du général Ougandais reste néanmoins son attaque verbale contre les Wazalendo, ces volontaires civils Congolais qui ont choisi de défendre leur patrie contre l’agression Rwandaise et les groupes terroristes. Muhoozi les qualifie de « forces négatives », oubliant que ces citoyens sont encadrés par la loi Congolaise et constituent une réserve armée de la défense, tout à fait légale et légitime.
Face à ces propos déplacés du chef de l’armée Ougandaise, le Prof Job Alain Alisa qu’il s’agit d’une insulte non seulement au patriotisme Congolais, mais aussi à l’intelligence militaire. Comment un chef d’état-major Africain peut-il ignorer que dans un contexte d’agression, les peuples se lèvent pour défendre leur sol ?, s’interroge cet ancien commandant de la police de la ville à Goma, chef -lieu de la province du Nord-Kivu où les Wazalendo continuent de jouer un rôle important dans la défense de l’intégrité du pays. En Ouganda même, des groupes armés civils ont été mobilisés à plusieurs reprises dans l’histoire pour la défense de l’intégrité nationale. Ce double standard n’a rien d’honorable.
Une réponse attendue de l’armée congolaise
Le Prof Job Alain Alisa croit que « l’accueil protocolaire réservé à Muhoozi à Kinshasa contraste avec son comportement hostile. Il est temps que les FARDC réagissent fermement. Le silence pourrait être interprété comme un acquiescement, ou pire, une faiblesse. Il appartient au porte-parole des FARDC de démentir et condamner les propos de Muhoozi, en rappelant la légitimité des forces patriotiques Congolaises, et en valorisant les officiers supérieurs congolais qui défendent la nation avec dignité ».
Pour conclure son analyse, le Prof Job Alain Alisa estime que « Muhoozi Kainerugaba n’incarne ni la sagesse d’un chef militaire Africain, ni le respect dû à un État souverain comme la RDC. Il a prouvé par ses propos qu’il ne mérite pas le privilège des relations fraternelles. Ce genre d’attitude appelle à la vigilance diplomatique, à la fermeté militaire, et surtout à la défense de la dignité nationale par tous les Congolais, civils ou militaires ».
Pacheco Kavundama