Une vidéo bouleversante circulant sur les réseaux sociaux a mis en lumière la détention de plus d'une centaine de militaires Congolais sur le sol Rwandais. Dans la séquence, un homme en tenue militaire affirme, au nom de ses compagnons, être retenu prisonnier au Rwanda depuis le 27 janvier 2025, après des combats survenus autour de Sake et Mubambiro, dans la province du Nord-Kivu.
« Nous sommes 129 détenus ici : des militaires FARDC, 11 Wazalendos et 2 policiers. Nous sommes enfermés dans le district de Rubavu au Rwanda. Nous demandons au Président de la République et aux autorités Congolaises de nous faire sortir d'ici. Nous voulons rentrer travailler pour notre pays », implore-t-il.
Une fuite forcée vers le Rwanda ?
Le témoignage revient sur les circonstances de leur présence en territoire Rwandais : les soldats auraient été regroupés à l’aéroport de Goma après la perte de Mubambiro, sur ordre de leurs supérieurs. Mais en tentant de quitter les lieux, ils seraient tombés sur des éléments rwandais près de la clôture de l'aéroport. Un accrochage aurait eu lieu, au terme duquel ils se seraient retrouvés de l'autre côté de la frontière, désarmés et encerclés par l’armée Rwandaise.
Depuis, aucune communication officielle n’a été faite sur leur situation. Cette captivité, confirmée par cette vidéo, soulève des interrogations sur le silence des autorités Congolaises et le sort réservé à ces militaires.
Kigali une nouvelle fois interpellé
Ce témoignage vient raviver les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir activement les rebelles du M23, qui occupent plusieurs localités stratégiques de l’est Congolais. Le Rwanda, de son côté, rejette toute implication directe, malgré les preuves documentées par les Nations unies.
L'appel lancé à travers la vidéo résonne comme une alerte humanitaire, mais aussi comme un défi politique pour les dirigeants Congolais. De nombreuses organisations de la société civile exigent une prise de position immédiate du gouvernement et la mise en œuvre de mécanismes diplomatiques pour rapatrier les militaires.
Une affaire aux conséquences régionales
La détention prolongée de ces militaires pourrait compliquer davantage les efforts de paix en cours dans la région des Grands-Lacs, notamment dans le cadre des processus de Luanda et de Naïrobi. Des observateurs estiment que la pression doit désormais être exercée sur Kigali par des instances régionales et internationales afin d’obtenir la libération sans condition des captifs.
Pour l’heure, le silence officiel reste lourd, tandis que les familles des soldats espèrent un geste des autorités.
Diddy MASTAKI