
Quelques semaines après la signature de la Déclaration des principes à Doha (19 juillet 2025), un climat de méfiance s’installe petit à petit entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la rébellion de l’AFC/M23. Le professeur Dady Saleh redoute une impasse diplomatique qui donne voie aux armes.
En provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la rébellion et l’armée Congolaise renforce leur nombre sur différentes lignes de front. L’AFC/M23, via le réseau social X, a causé un déploiement massif de troupes et d'équipements militaires des FARDC. De même, des combattants Wazalendos aperçus dans certains quartiers de la ville de Bukavu.
L’armée congolaise a, à son tour à travers un communiqué signé par son porte-parole, dénoncé des multiples attaques des rebelles de l’AFC-M23 contre ses positions au Nord-Kivu et Sud-Kivu.
« À ces attaques quotidiennes, s’ajoutent des massacres ciblés des populations civiles sans défense, en majorité Hutu au Nord-Kivu », a affirmé le Général-major Sylvain Ekenge.
Pour les Forces Armées de la RDC, ces actes constituent une violation intentionnelle et manifeste de l’accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes de Doha.
Impasse diplomatique, le retour de la paix hypothétique
Ces accusations mutuelles attisent les tensions entre les deux (02) parties. Depuis lundi, des mouvements d’hommes s’observent sur les lignes en prélude de riposte ou d’offensive. Cette attitude belligérante constitue une « impasse diplomatique » de la matérialisation de l’accord de Washington signé par la RDC et le Rwanda, et du dialogue entre Kinshasa et l’AFC/M23.
« C’est difficile que Doha puisse marcher parce que les intérêts sont divers. C’est difficile que Washington puisse marcher », estime le professeur Dady Saleh, analyste politique et expert en sécurité dans la région des Grands Lacs.
D’après lui, les acteurs aux différents processus de paix dans l’Est de la RDC sont eux-mêmes des obstacles à l’aboutissement des démarches diplomatiques.
« On peut faire des concessions mais il y a quand même des matières de souverainetés qu’on ne doit pas violer. Il y a des gens qui veulent prendre la place de la République Démocratique du Congo pour le mettre à genou. Et ça pose un sérieux problème », commente-t-il.
Face à ces tensions, le professeur Dady Saleh pense que le gouvernement congolais ne doit pas compter uniquement sur l'assistance des États-Unis d'Amérique ou de Qatar pour résoudre cette insécurité. Il insiste sur l'importance pour la RDC de reconstruire son armée et d'établir une force dissuasive.
Martin Leku