
Le mois de mai a été marqué par une recrudescence des violences armées dans plusieurs localités de Lubero, entraînant une dégradation préoccupante de la situation humanitaire. Depuis le 02 mai, des affrontements entre les Forces Armées Congolaises et des éléments d’un groupe armé non étatique ont éclaté dans la localité de Lunyasenge, située dans la Zone de Santé d'Alimbongo.
Ces combats ont provoqué le déplacement forcé de 6 400 ménages, soit près de 32 000 personnes, principalement vers Lubero-Centre, Kyavinyonge et Kasindi. Les activités économiques locales, notamment le secteur de la pêche, ont subi de graves perturbations dans les villages de Lunyasenge, Bukununu, Kisaka et Katundu, situés sur la rive nord du lac Édouard.
Selon OCHA-RDC et ses partenaires, dans la nuit du 08 au 09 mai, une incursion armée à Mambembe, dans la ZS de Biena, a fait au moins neufs civils tués. Cet incident est intervenu moins de 24 heures après une attaque similaire qui a fait 18 morts et plusieurs blessés à Fungula (ZS de Musienene).
D'ailleurs, le 30 mai a marqué le début des opérations militaires conjointes des forces armées Congolaises et Ougandaises dans les secteurs de Matuna, Mathundu et Ekenye, à 65 kilomètres au Sud-Ouest de Butembo. Les bombardements intensifs ont répandu un climat de peur au sein des populations de Butembo et environs, malgré les assurances de sécurité des autorités locales.
Par ailleurs, dans le Territoire de Nyiragongo et Ville de Goma, en dépit de la relative accalmie observée au mois de mai à Goma et dans le territoire de Nyiragongo, la criminalité urbaine demeure préoccupante.
Au moins quinze (15) civils ont été tués lors d'attaques par des individus armés dans plusieurs quartiers rapporte OCHA-RDC. Les opérations de bouclage sécuritaire de la ville de Goma ont légèrement fait baisser la criminalité nocturne. En revanche, ces interventions ont aussi entraîné des arrestations arbitraires et des enlèvements signalés par la société civile. Le 10 mai, des hommes armés ont envahi une structure de santé, enlevant de force une trentaine de patients, marquant ainsi la quatrième intrusion des hommes en armes dans cet établissement depuis janvier 2025.
Par ailleurs, le 15 mai, le CICR a confirmé l’évacuation de 1 359 personnes, principalement des membres des forces armées Congolaises et leurs dépendants, vers Kinshasa. Simultanément, le HCR a procédé au rapatriement de plus de 1 200 réfugiés rwandais dans leur pays.
Cependant, dans le territoire de Walikale, la situation sécuritaire est restée tendue pendant le mois de mai dans la Zone de Santé de Pinga. Des violences ont éclaté le 18 mai dans la localité de Buleusa, forçant plus de 3 000 personnes à fuir vers Miriki et dans les forêts environnantes. Ces déplacements s'ajoutent à ceux du 8 mai à Rusamambu, où des affrontements armésont forcé les populations civiles à se réfugier à Bwito. Le nombre exact de déplacés reste encore inconnu.
La persistance de ces tensions fait craindre une possible offensive sur Pinga, ce qui pourrait aggraver la situation de protection des civils, l'accès humanitaire et la discontinuité des services essentiels. En revanche, la stabilité relative observée depuis mars dans Walikale centre offre un répit temporaire aux populations locales.
Rédaction