
La province de l’Ituri traverse une crise sécuritaire et humanitaire alarmante. Entre le 15 août et le 16 octobre, au moins 45 personnes ont perdu la vie, tandis que des centaines de maisons ont été incendiées et des milliers d’animaux pillés, selon un bilan provisoire établi par les forces vives de la province.
Les attaques répétées des miliciens de la CODECO de Bassa Zukpa et des rebelles de la CRP de Thomas Lubanga provoquent un déplacement massif des populations vers Bunia et ses environs, où elles vivent dans des conditions précaires, souvent sans assistance humanitaire.
Les acteurs locaux déplorent également l’exclusion de la société civile des négociations et des processus de paix en cours, ainsi que le silence autour des crimes de masse commis dans la région, qui nourrit l’impunité. Sur le plan économique, la récente valorisation du franc Congolais face au dollar Américain n’a eu que peu d’effet sur le coût de la vie, avec une perte de pouvoir d’achat estimée à près de 40 %.
Par ailleurs, des rumeurs sur des kits ménagers distribués par l’UNICEF et l’ONG PPSSP avaient circulé sur les réseaux sociaux, laissant craindre des accidents. Les autorités locales et provinciales les ont formellement démenties : ces kits, composés de seaux en plastique, ne présentent aucun danger pour la population.
Pour Dieudonne Lossa, il est impératif que la société civile soit impliquée dans les processus de paix, que les autorités militaires traquent les miliciens responsables des violences et veillent à ce que la baisse du taux de change profite réellement aux habitants, et que les partenaires humanitaires fournissent une assistance urgente aux populations affectées. Selon les forces vives, seule une action coordonnée entre l’État, la société civile et les organisations humanitaires pourra rétablir la sécurité et la stabilité dans la province.
Joël heri Budjo