Les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), à travers la 3ᵉ Zone de Défense, ont entamé une vaste opération de recensement et de cantonnement des éleveurs transhumants d'origine étrangère occupant illégalement les forêts du nord du pays, notamment dans le territoire de Niangara, province du Haut-Uélé.
Depuis plus d’une décennie, des citoyens Tchadiens, Centrafricains, Camerounais et Soudanais, principalement des éleveurs Mbororo, ont progressivement investi cette zone. Certains sont en possession illégale d’armes de guerre, une situation qui suscite de vives inquiétudes au sein de la population locale et des autorités coutumières. Ces porteurs d’armes seraient à l’origine de multiples tensions en vue de s’approprier des terres pour le pâturage de leurs troupeaux, ce qui compromet gravement la paix et la sécurité dans la région.
Pour faire face à cette situation, les autorités Congolaises ont décidé de mettre en place un mécanisme de recensement et de cantonnement de ces transhumants à Nambia, localité située dans le territoire de Niangara. Cette initiative vise à assurer leur sécurité tout en permettant à l’État congolais de contrôler les activités exercées sur son territoire.
Le 12 juin 2025, dans le cadre de sa mission d’inspection et de commandement dans le secteur opérationnel Uele, le Commandant de la 3ᵉ Zone de Défense, le Lieutenant-Général Pacifique Masunzu, s’est entretenu avec les représentants des éleveurs Mbororo ainsi qu’avec les forces de défense et de sécurité déployées à Nambia. Au menu des échanges : la sensibilisation des éleveurs au respect de la législation Congolaise, notamment en ce qui concerne la détention d’armes de guerre, l’occupation des terres et les conditions de séjour sur le sol Congolais.
Selon le Major Nestor Mavudisa Kamba Mayoyo, coordonnateur du service de communication et de l'information de la 3ᵉ Zone de Défense, cette opération s’ouvre par une phase de sensibilisation avant de passer, si nécessaire, à la traque des contrevenants.
Dans ce contexte, les FARDC condamnent fermement les rumeurs et accusations sans fondement faisant état de prétendues violations des droits humains commises à l’encontre des Mbororo. L’armée prévient qu’elle se réserve le droit de saisir les instances judiciaires compétentes à l’encontre des auteurs de ces allégations jugées diffamatoires.
Le Lieutenant-Général Masunzu appelle par ailleurs tous les éleveurs concernés à se faire identifier, recenser et cantonner conformément aux procédures établies. Il exhorte également les détenteurs illégaux d’armes à les remettre volontairement aux services habilités. Passé le délai de sensibilisation, les forces de défense seront contraintes de désarmer de force les récalcitrants et de les traduire en justice.
Enfin, la population du Haut-Uélé, et plus particulièrement celle du territoire de Niangara, est invitée à collaborer pleinement avec les forces de défense et de sécurité pour garantir le succès de cette opération cruciale pour la stabilité de la région.
Diddy MASTAKI