Le franc Congolais connaît une appréciation face à la devise, notamment le dollar Américain. A la suite de la valorisation de la monnaie nationale, le service de l’économie intensifie le contrôle de conformité des prix des certains produits et services au taux du marché.
En ville commerciale de Butembo, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, les prix des certains produits et services ne sont pas ajustés à l’évolution du taux de change de dollar. Le transport en commun, des produits vivres locaux et importés d’autres pays gardent encore la tarification d’avant l’appréciation du franc Congolais.
Pour le transport en commun, rien ne peut justifier le maintien de l’ancienne tarification, rétorque Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo.
« Même le taux a baissé, le trajet de 1000 francs reste toujours 1000 francs. C’est nous la population qui subissons cette situation », s’indigne-t-il. Saanane plaide pour la réglementation de ce secteur.
Dans certaines boulangeries, les prix du pain, yaourt, gâteau sont ajustés au taux de change.
« Nous avons ajusté les prix comme le dollar a baissé. Le prix de la farine a aussi baissé », lance un employé de la Boulangerie Kamatex.
Cependant, d’autres peinent à se conformer l’appréciation du franc Congolais. Le bureau urbain de l’économie nationale a déployé une mission de contrôle permanent pour de la conformité des prix des produits sur le marché. Elle vise à vérifier si les prix des articles et services sont réajustés au taux d’échange actuel du dollar Américain.
À la tête d’une équipe d’inspecteurs et agents, le chef de ce service public, Kakule Kayighembako Gérard a rencontré les responsables de l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO) et l’Association des Chauffeurs pour le Développement du Congo (ACDC) ainsi que l’Association de Taxi Motos et Véhicules, ATAMOVE/RDC.
Les deux parties ont convenu de fixer le tarif de course Butembo-Beni à 15 000 francs soit 7 USD. Le service urbain de l'économie nationale met en garde les commerçants contre toute spéculation des prix des articles et services suite à l’instabilité du taux de change.
« En cas de spéculation, nous entrons dans une infraction qu’on appelle pratique des prix illicites. Parce que certains, quand il y a une situation comme celle-ci, pensent que c’est une occasion pour eux de gagner », prévient Julien Paluku Kighoma, secrétaire administratif au bureau urbain de l'économie nationale.
Sur le marché local, le taux varie entre 1900 et 24000 francs congolais. Alors que le taux de la Banque Centrale du Congo (BCC) affiche 2190 francs.
Martin Leku