
La réquisition de la peine de mort contre l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, continue de susciter de vives réactions sur la scène politique congolaise. Dans une déclaration rendue publique ce samedi 23 août, le parti Ensemble pour la République, dirigé par Moïse Katumbi, a condamné avec force ce qu’il qualifie de « manœuvre politique cynique » et de « dérive autoritaire » orchestrée par le régime du président Félix Tshisekedi.
Selon le communiqué signé par son Secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge Balea, cette demande de condamnation capitale, portée par le ministère public, ne relève pas d’une procédure judiciaire normale, mais plutôt d’une stratégie visant à « réduire au silence un acteur majeur, semer la terreur et diviser un peuple déjà meurtri ».
Le parti d’opposition affirme que cette instrumentalisation de la justice « n’a rien à voir avec l’État de droit », mais constitue une arme de répression contre tous ceux qui osent s’opposer au pouvoir en place.
« Aujourd’hui, c’est Joseph Kabila. Demain, ce sera chaque voix libre, chaque Congolais qui ose dire NON », peut-on lire dans la déclaration.
Ensemble pour la République rappelle que depuis cinq ans, le régime Tshisekedi aurait transformé la justice en « machine à broyer les opposants », citant des cas de « faux procès, persécutions, enlèvements, exils forcés et arrestations arbitraires ». Pour le parti, la réquisition contre Joseph Kabila représente un tournant dangereux qui risque d’alimenter davantage les tensions et de compromettre les processus de paix en cours, notamment ceux de Doha et de Washington.
Face à cette situation, le parti appelle la population congolaise, la société civile, les forces politiques et les partenaires internationaux à rejeter ce qu’il qualifie de « simulacre de justice » et à se mobiliser pour exiger un dialogue inclusif, sous médiation crédible.
« Ce dialogue est la dernière chance pour sauver la RDC du gouffre », souligne le texte.
Enfin, Ensemble pour la République assure que malgré les tentatives de museler les voix critiques, la vérité finira toujours par triompher.
« La RDC ne doit être l’otage des ambitions de personne ; elle appartient à son peuple », conclut le communiqué.
Le procès de Joseph Kabila, qui cristallise désormais toutes les attentions, apparaît donc comme une nouvelle épreuve politique et judiciaire pouvant redéfinir le paysage politique Congolais dans les prochains mois.
Diddy MASTAKI