Le CNSA alerte sur la crise dans l’Est et demande la suspension du procès Kabila
Réuni en séance ordinaire le mardi 26 août, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Électoral (CNSA), présidé par Joseph Olenghankoy Mukundji, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire et politique de la République Démocratique du Congo. Deux sujets ont dominé les échanges : la tenue urgente d’un dialogue national inclusif et les mesures de décrispation politique.
La guerre dans l’Est, un motif d’urgence nationale
Le CNSA estime que la guerre menée par le M23 depuis 2022, marquée par des massacres, des déplacements massifs et la destruction d’infrastructures dans l’Est du pays, a plongé la population dans une situation humanitaire catastrophique. À cette crise sécuritaire s’ajoutent, selon l’institution, des tensions politiques qui fragilisent la cohésion nationale.
Face à ce tableau sombre, le CNSA insiste sur la nécessité d’ouvrir un dialogue national inclusif comme unique voie pour restaurer l’unité et renforcer la démocratie.
Décrispation politique et procès de Joseph Kabila
Sur le plan politique, le CNSA s’est félicité de la position prise par les confessions religieuses appelant au dialogue. Toutefois, l’institution s’est dite préoccupée par le procès intenté contre l’ancien président Joseph Kabila Kabange. Elle estime que, dans le climat passionné actuel, cette procédure risque de fracturer davantage la nation.
En conséquence, le CNSA demande au gouvernement de suspendre ce procès et de renvoyer les questions y afférentes à la table du dialogue national, afin que les décisions prises soient conformes à l’intérêt supérieur du pays.
Un appel au chef de l’État
Dans son communiqué, le CNSA interpelle le Président de la République en sa qualité de garant de l’unité nationale, l’exhortant à assumer pleinement ses responsabilités pour préserver la paix et consolider la cohésion.
« L’histoire de notre pays montre que les conflits ne se résolvent pas par les armes, mais par le débat d’idées », rappelle le texte signé par Joseph Olenghankoy.
La séance a duré près de dix heures, traduisant l’importance des défis politiques et sécuritaires auxquels la RDC est confrontée.
Diddy MASTAKI
