
Le procès de Constant Mutamba Tungunga continue de susciter de fortes tensions dans la capitale Congolaise. Face à la multiplication des menaces et aux appels à troubler l’ordre public, le Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe a émis deux réquisitions successives visant à encadrer la procédure et à garantir la sécurité des institutions judiciaires.
Harcèlement en ligne et menaces contre un magistrat
Dans une première réquisition datée du 22 août 2025, le procureur de la République, Edmond Isofa Nkanga, a ordonné à la Police Nationale Congolaise d’identifier et d’appréhender les auteurs de publications jugées offensantes et menaçantes à l’encontre d’un magistrat du ministère public. Selon le document, ces contenus circulant sur Facebook, WhatsApp, TikTok, X (ex-Twitter) et YouTube, seraient directement liés au réquisitoire prononcé contre Constant Mutamba, poursuivi par la justice.
Le procureur a insisté sur « la nécessité d’identifier, rechercher et traduire les auteurs de ces faits devant les juridictions compétentes », estimant que ces attaques constituent des infractions prévues par le code pénal et le code numérique.
Renforcement de la sécurité autour des institutions judiciaires
Quatre jours plus tard, le 26 août 2025, une nouvelle réquisition a été adressée, cette fois au Commissaire provincial de la police. Le parquet a ordonné la mise en place d’un dispositif sécuritaire renforcé autour de la Cour de cassation et du Parquet général, redoutant des actions hostiles lors du déroulement du procès.
La réquisition prévoit également l’interpellation immédiate de toute personne arborant des effigies ou scandant des slogans en faveur de Constant Mutamba, considéré comme un facteur potentiel de troubles à l’ordre public.
Un procès sous haute tension
Ces décisions interviennent dans un contexte de crispation politique. Plusieurs soutiens de Constant Mutamba, figure de l’opposition et critique acerbe du pouvoir, dénoncent un procès à caractère politique. Du côté des autorités judiciaires, on affirme vouloir protéger l’intégrité des magistrats et assurer le bon déroulement de la procédure.
Les verdicts de ce procès sont attendus ce mercredi 27 août 2025, un rendez-vous décisif qui pourrait marquer un tournant dans le climat politique déjà tendu de la capitale.
Diddy MASTAKI