
Le bras de fer au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/TSHISEKEDI) est encore à l’ordre du jour.
Le conflit latent entre Augustin Kabuya Tshilumba et Désiré Bizibu refait surface à l’occasion d’une communication de Kabuya convoquant les élus du parti présidentiel à une rencontre.
Dans un communiqué diffusé le 10 mai 2025, Augustin Kabuya a convié les Députés Nationaux de l’UDPS/TSHISEKEDI, ainsi que ceux alignés sur les listes des partis et regroupements de la mosaïque UDPS, à une réunion « politique importante » à l’Hôtel Kempesky Fleuve Congo, à Kinshasa. Une initiative que Deo Bizibu Balola a immédiatement dénoncée, affirmant que Kabuya n’avait plus qualité pour engager le parti.
Selon Bizibu, Augustin Kabuya a été officiellement déchu de ses fonctions de Secrétaire Général depuis le 11 août 2024 par la Convention Démocratique du Parti. En vertu des statuts du parti, il ne peut donc ni convoquer une réunion officielle ni se réclamer président ad intérim. L’article 26 des statuts précise en effet que seul un directoire collégial peut assurer l’intérim du président du parti, et ce, pour une durée maximale de 30 jours, explique-t-il.
Face à ce qu’il qualifie d’« usurpation de pouvoir », Deo Bizibu affirme avoir saisi le Bureau de la Convention Démocratique afin de déférer Augustin Kabuya devant la Commission Nationale de Discipline. Il appelle par ailleurs les Députés Nationaux et Sénateurs à ne pas se laisser distraire et à adopter un comportement conforme aux orientations du parti.
Alors que la réponse d’Augustin Kabuya à Deo Bizibu est toujours attendue, pour plusieurs personnes cette énième escalade dans les tensions internes révèle une fois de plus les profondes fractures au sein de l’UDPS/TSHISEKEDI, parti au pouvoir.
Dans le souci de préserver l’unité de l’UDPS face à la lutte de leadership opposant Augustin Kabuya à Désiré Bizibu, le président Félix Tshisekedi avait tenté une médiation entre les deux camps. Mais cette initiative présidentielle, bien que saluée à l’époque, semble manifestement n’avoir produit que des effets à court terme.
Kasoki, Kinshasa