L'accord de paix, entre espoir fragile et froideur diplomatique à Washington (Analyse de Jean-Paul Waitswalo)
La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont entériné un accord de paix, initialement signé à Doha puis finalisé aux États-Unis, marquant un « tournant décisif » pour la stabilité de la région des Grands Lacs, selon le Notable du Nord-Kivu, Jean-Paul Waitswalo. D'après lui, la froideur manifeste entre les deux Chefs d'État lors de la cérémonie officielle à Washington soulève des questions quant à la sincérité de la réconciliation nécessaire à une paix durable.
L'accord, parrainé par les États-Unis, intervient après des décennies de conflit, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu en RDC, où les populations portent les stigmates d'une guerre « interminable ».
À en croire Jean-Paul Waitswalo, pour les millions de Congolais meurtris, notamment les habitants du Kivu, cet accord représente une lueur d’espoir immense. L'entérinement par les présidents des deux nations, sous l'égide du Président américain, est perçu comme une étape essentielle vers la fin des violences.
« Nous espérons sincèrement que les signataires respecteront leurs engagements, car le destin de toute une population meurtrie est en jeu », confie Jean-Paul Waitswalo, ressortissant du Kivu.
Néanmoins, l'optimisme est tempéré par une observation qui n'a pas échappé à la communauté internationale : l'attitude des deux dirigeants, incapables de se saluer ou même de se regarder durant l'intégralité de la cérémonie. Cette « froideur » interpelle, rappelant que la paix véritable ne se limite pas à des documents officiels. Elle exige un « esprit de réconciliation sincère ».
Cet analyste indépendant souligne que « les gestes comptent autant que les mots » dans la diplomatie post-conflit. Cette distance physique et émotionnelle entre les chefs d’État est perçue comme le reflet de la méfiance qui persiste sur le terrain.
Face à ce paradoxe, Jean-Paul Waitswalo exige une traduction concrète et immédiate de l'accord sur le terrain, car pour lui, la signature doit impérativement être suivie d'un cessez-le-feu immédiat sur toutes les lignes de front. L'objectif est de permettre aux populations de l'Est de la RDC de « célébrer la Saint-Sylvestre dans la quiétude, la dignité et l’espérance » pour la première fois depuis longtemps.
Daudi Amin
