
L’insécurité persistante dans le Nord-Kivu continue de provoquer des déplacements massifs de populations. Le village lacustre de Kyavinyonge, situé sur les rives du lac Édouard, fait face depuis début mai à l’arrivée de plus de 1 000 ménages déplacés en provenance de Lunyasenge et de ses environs, suite à la présence accrue des rebelles du M23 dans cette zone.
Ce chiffre a été livré le week-end dernier par la Société Civile de Kyavinyonge, qui s’inquiète de la situation humanitaire précaire dans cette localité déjà fragile. Les déplacés, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont fui les violences et vivent aujourd’hui dans des conditions difficiles, sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau potable ni aux soins de santé.
« La capacité d’accueil de Kyavinyonge est largement dépassée. Ces familles vivent dans des abris de fortune, exposées aux intempéries et à l’insalubrité. Il est urgent que le gouvernement congolais et les ONG humanitaires interviennent », alerte un responsable de la SOCIV.
Selon des témoignages recueillis sur place, plusieurs écoles et églises ont été réquisitionnées pour héberger les déplacés, compromettant ainsi le fonctionnement des services de base dans le village. De nombreux enfants déplacés ne sont plus scolarisés et des cas de malnutrition commencent à être signalés.
La SOCIV appelle les autorités nationales à renforcer la sécurité dans les zones affectées et à accélérer la mobilisation de l’assistance humanitaire pour prévenir une catastrophe humanitaire. Elle plaide également pour une réponse durable aux déplacements forcés récurrents dans la région de Beni, souvent déclenchés par les attaques des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Diddy MASTAKI