
La colère gronde à Goma après le meurtre en plein jour d’un cambiste par des hommes armés non identifiés. Le drame s’est déroulé mercredi 04 juin en milieu de journée, en plein centre-ville, sous les yeux impuissants des passants. Une scène désormais tristement banale dans une ville où l’insécurité est devenue chronique.
Selon plusieurs témoins, les assaillants ont abordé leur victime, l’ont dépouillé, puis abattu avant de s’enfuir calmement, sans être inquiétés. La rapidité de l’opération et l’impunité apparente des criminels ont profondément choqué la population.
« Ils ont tout pris, et ils sont partis comme si de rien n’était. Personne n’a pu réagir », confie un témoin interrogé par Daniel Michombero visiblement encore sous le choc.
Ce meurtre s’ajoute à une longue série d’assassinats, de braquages et d’enlèvements qui minent la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. La circulation illégale d’armes et l’influence des groupes armés dans la région ont contribué à transformer cette métropole en une zone à haut risque, où nul n’est à l’abri.
Quelques minutes après le crime, des habitants en colère ont transporté le corps du cambiste en pleine rue, criant leur désespoir face à l’inaction des autorités.
« On ne peut pas continuer à mourir comme ça chaque semaine, pendant que l’État nous regarde », s’indignait un jeune manifestant, brandissant une pancarte improvisée.
Alors que les forces de l’ordre peinent à sécuriser la ville, les habitants de Goma dénoncent une absence de stratégie claire contre la criminalité urbaine. Le sentiment d’abandon est palpable, renforcé par le manque d’enquêtes sérieuses et l’impunité persistante des auteurs de ces crimes.
Face à cette nouvelle tragédie, la société civile appelle à une mobilisation générale pour exiger plus de sécurité et une réelle volonté politique de restaurer l’autorité de l’État.
Diddy MASTAKI