La MONUSCO, via sa Section de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR-S), a lancé la deuxième phase de son projet de réinsertion communautaire, ciblant 933 bénéficiaires, dont 311 ex-combattants du groupe d’auto-défense Zaïre et 622 membres de la communauté de Tsere.
Ce programme, financé à hauteur de 490 000 dollars, s’inscrit dans la Stratégie nationale de Désarmement, Démobilisation, Réhabilitation et Réinsertion communautaire (PDDRC-S). Le projet prévoit un ratio d’un ex-combattant pour deux membres de la communauté, favorisant ainsi la cohabitation et la réconciliation.
Un projet multisectoriel pour la paix et l’économie locale
Le programme comporte plusieurs volets dans les territoires de Djugu (Tsere, Miala, Telega) et Irumu (Tchomia) :
- Emplois temporaires rémunérés : 5 dollars par jour pendant 100 jours, avec 2 dollars reversés à une future coopérative ;
- Création de coopératives agro-pastorales à Tsere, Tchomia, Miala et Telega, incluant distribution de vaches, construction d’infrastructures et forages ;
- Travaux agricoles à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) à Miala et Telega
- Construction d’une provenderie à Tchomia pour soutenir l’élevage piscicole.
Les ex-combattants qui ont choisi la filière agricole ont reçu houes, pioches et brouettes pour cultiver dans des champs communautaires, offrant une alternative durable à la vie armée.
Des ex-combattants devenus acteurs de paix
Parmi eux, J.L.N, 57 ans, ancien infirmier du groupe Zaïre, témoigne de son parcours : deux années passées dans le maquis, la faim, les déplacements constants et les menaces de mort. Aujourd’hui démobilisé, il reçoit sa carte de démobilisé P-DDRCS et rêve de créer un Fonds pour le climat, la paix et la cohésion sociale, en investissant dans l’agriculture et la reforestation.
« Quittez la brousse, il n’y a pas de vie là-bas », lance-t-il aux jeunes encore enrôlés, dénonçant l’emprise des « tireurs de ficelles » sur ces enfants.
Vers une cohabitation pacifique
Au-delà de la réinsertion individuelle, le projet, qui durera 3 mois et 10 jours, vise à renforcer la cohabitation pacifique entre communautés. En offrant des alternatives économiques et sociales aux jeunes à risque, la MONUSCO et ses partenaires posent les bases d’une paix durable en Ituri.
Joël Heri Budjo