
Une rencontre jugée décisive s’est tenue mardi 02 septembre à Bunia entre le Gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-Général Luboya N’kashama, et les principaux acteurs du secteur minier : opérateurs économiques, exploitants, coopératives et représentants des institutions spécialisées.
Objectif de cette concertation : harmoniser les vues pour couper le lien entre l’exploitation minière et le financement des groupes armés dans le territoire de Djugu, une région longtemps secouée par les violences.
Au cours des échanges, le Gouverneur militaire a rappelé que plusieurs sites miniers avaient récemment été fermés à la suite des opérations militaires menées dans la zone.
« Il n’est plus question que l’or et les autres minerais de Djugu servent à entretenir la guerre. Ces ressources doivent désormais bénéficier à l’État et aux communautés locales », a-t-il déclaré, insistant sur la responsabilité partagée entre l’État et les exploitants.
Les participants ont salué l’initiative et se sont dits prêts à collaborer avec les autorités pour instaurer une exploitation légale, sécurisée et transparente. Certains représentants de coopératives ont souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle et de suivi afin d’empêcher le retour des pratiques illicites qui profitent aux milices.
Cette réunion, qualifiée de constructive et patriotique, marque un tournant dans la gouvernance des ressources minières en Ituri. En misant sur la concertation et la coordination, les autorités espèrent non seulement tarir l’économie de guerre des groupes armés, mais aussi jeter les bases d’un secteur minier mieux organisé et porteur de développement.
Au-delà de la fermeture des sites, c’est une nouvelle ère de gestion minière qui se dessine à Djugu, avec pour ambition de transformer les minerais de malédiction en leviers de paix et de prospérité.
Joël Heri Budjo