Le prix du cacao a subi un effondrement brutal dans les territoires d’Irumu et de Mambasa en province de l'Ituri, passant de 20 000 à seulement 6 000 FC le kilogramme dans plusieurs points de vente locaux.
Selon Dieudonné Kambale, agronome de l’entreprise ESCO-KIVU, cette chute drastique est due à deux facteurs principaux : une surproduction Africaine (notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana) et la mauvaise fermentation locale.
L'ingénieur agronome explique avec précision la raison de cette perte de valeur : « Un bon produit peut se fermenter en une semaine, mais actuellement, on coupe le cacao et on le place directement sur des bâches au soleil ».
Il déplore ainsi que le cacao ne soit plus traité correctement, ce qui altère sa qualité et sa valeur marchande.
L'instabilité du prix du cacao, un produit clé de l'économie locale, est une source de grande inquiétude. La population est désormais encouragée à se tourner vers les cultures maraîchères et vivrières pour assurer la subsistance familiale. De plus, la situation est compliquée par l'insécurité. De nombreux agriculteurs ont dû abandonner leurs champs, comme le confirme l'agronome : « Plusieurs agriculteurs ont dû abandonner leurs champs à cause des détentions illégales d’armes ».
Des sources locales signalent également que des voleurs se déguisent en rebelles des ADF pour s'emparer du cacao. Face à cela, Dieudonné Kambale appelle les agriculteurs au calme et plaide pour un retour à la sécurité dans les zones champêtres.
Gloiredo Ngise