
Le gouvernement Rwandais a fermement rejeté les récentes accusations de Human Rights Watch (HRW), de l’Office du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (OHCHR) et du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) faisant état de massacres de civils dans la localité de Binza, en territoire de Rutshuru, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué publié le vendredi 22 août, Kigali qualifie ces allégations de « sensationnalistes », « sans fondement » et « dépourvues de preuves tangibles ». Le texte souligne que même Human Rights Watch admet ne pas avoir vérifié de manière indépendante les informations faisant état de l’exécution de civils Hutus sur une période de près de deux semaines.
Pour le Rwanda, ces affirmations sont le fruit de « fuites médiatiques » visant à « imposer un récit prédéterminé » plutôt que d’une enquête crédible. Kigali appelle à la mise en place d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces événements.
Le gouvernement Rwandais rappelle par ailleurs que HRW a, selon lui, « une longue histoire de revendications invraisemblables contre le Rwanda », souvent publiées à des moments jugés politiquement sensibles. Kigali estime que ce nouveau rapport intervient alors que les parties prenantes au conflit en RDC se préparent à reprendre les négociations de paix et alors que l’accord de Washington du 27 juin 2025 est en cours de mise en œuvre, notamment à travers la neutralisation des FDLR, décrits par Kigali comme « une milice génocidaire soutenue par Kinshasa » et considérée comme la principale source d’instabilité dans la région.
Malgré ce qu’il considère comme une « attitude obstructionniste » de certaines organisations, le Rwanda affirme rester déterminé à œuvrer pour une région des Grands-Lacs « pacifique, sécurisée et prospère », en poursuivant son soutien à l’accord de Washington et au processus de Doha.
Cette réaction intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des violences dans l’est de la RDC, où le mouvement rebelle M23, accusé d’être soutenu par Kigali, affronte l’armée congolaise et ses alliés locaux.
Diddy MASTAKI