Dans une déclaration poignante rendue publique ce week-end, la Présidente nationale du parti Actions Alternatives pour la Renaissance du Congo (AARC), Élysée Munembwe, a vivement dénoncé les exactions que subiraient ses militants dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu.
Dans un message adressé aux autorités politico-administratives locales, Mme Munembwe accuse ouvertement certains services de sécurité, opérant sous la supervision des autorités locales, de commettre des abus graves contre les membres de l’opposition, notamment ceux affiliés à l’AARC.
Arrestations arbitraires, tortures et extorsions
« Chaque jour, des membres de l’opposition, en particulier ceux de l’AARC, ainsi que leurs familles, sont victimes d’arrestations arbitraires, de tortures, d’extorsions de fonds allant jusqu’à 500 dollars, de pillages de biens et d’intimidations constantes », dénonce la présidente du parti.
Elle déplore également que certains militants aient été contraints de fuir dans la forêt pour échapper à ces traitements inhumains, tandis que d’autres croupissent dans des cachots où leurs proches doivent payer entre 5 000 et 10 000 FC par jour pour leur faire parvenir de la nourriture.
L’AARC rappelle qu’il est un parti reconnu légalement par le ministère de l’Intérieur, membre du Front Commun pour le Congo (FCC), et que l’engagement politique de ses membres est un droit garanti par la Constitution congolaise. « Être opposant n’est pas un crime », insiste Élysée Munembwe.
La dirigeante du parti s’interroge : « Doit-on mourir pour ses convictions politiques ? Si vous avez un différend avec la présidente de l’AARC, pourquoi s’en prendre à des innocents ? »
Dans sa déclaration, Mme Munembwe condamne ce qu’elle qualifie de « honte pour la démocratie » et avertit : « L’histoire vous jugera. Nous ne resterons pas silencieux face à ces abus ».
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée de la part des autorités de Walikale à l’heure où nous publions cet article.
Diddy MASTAKI