
Plusieurs éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), capturés lors de la chute de la ville de Goma en janvier dernier, ont réussi à s’échapper du camp militaire de Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, où ils étaient détenus par le M23.
Selon les témoignages recueillis, ces soldats, issus de différentes unités, ont traversé des conditions extrêmement difficiles durant leur captivité. Beaucoup d’entre eux auraient péri, victimes d’exécutions sommaires, de tortures ou encore de travaux forcés imposés par les rebelles.
« Nous avons été capturés les 26 et 27 janvier 2025 à Goma lors des combats. Après une détention à Rutshuru, nous avons été transférés à Rumangabo. Là, beaucoup de nos frères d’armes ont été tués, d’autres réduits à l’esclavage. Nous avons souffert avant de trouver l’occasion de nous évader », a confié l’un des rescapés.
Après leur fuite, ces militaires ont trouvé refuge auprès du groupe des Wazalendo CMC/FDP, dirigé par le général autoproclamé Dominique Nduruhetse et présidé par Habyarimana Mbitse, alias Jules Mulumba. Le mouvement affirme assurer leur encadrement avant leur retour dans les rangs réguliers.
De son côté, le porte-parole du groupe, maître Héritier Gashegu, a indiqué que plus d’une trentaine de militaires FARDC sont actuellement sous leur protection.
« Nous avons pu exfiltrer ces soldats jusqu’à nos positions. Nous tenons à rassurer les autorités militaires : ils seront convoyés vers les premières lignes des FARDC pour réintégrer leurs unités en toute sécurité », a-t-il précisé.
Cet épisode illustre à la fois la brutalité de la captivité imposée par le M23 et la capacité des forces d’autodéfense locales à soutenir l’armée Congolaise dans sa lutte. Alors que Goma reste toujours au centre des tensions régionales, le retour de ces militaires dans leurs unités pourrait renforcer le moral des troupes engagées au front.
Pour l’heure, les autorités Congolaises n’ont pas encore communiqué officiellement sur l’arrivée de ces militaires exfiltrés. Toutefois, des sources sécuritaires à Goma indiquent que des dispositions seraient en cours pour organiser leur réintégration et recueillir leurs témoignages, afin de documenter davantage les exactions reprochées au M23.
Cette affaire pourrait également relancer les débats au sein de la communauté internationale sur les violations persistantes des droits humains dans l’Est de la RDC, où la population civile et les militaires capturés continuent de payer un lourd tribut au conflit.
Diddy MASTAKI